Publié le Dimanche 24 novembre 2013 à 10h50.

PSA Poissy : un combat hors du commun

43 jours, dans le froid, sous la tente ou dans les voitures, au pied de la tour du Pôle tertiaire. La détermination des 7 de SUD et du comité de soutien unitaire. La pression tardive d’un gouvernement qui a craint les retombées d’un drame. C’est ce qu’il a fallu pour que PSA lâche.

Ce qui a été obtenu : des postes à leur niveau de compétence, aucune sanction pour ceux qui se sont montrés avec les grévistes (certains avaient subi intimidations et menaces), le paiement quasi-intégral des jours de grève, trois mois maxi de « convalescence » en arrêt-maladie (PSA complétant le salaire). Deux inspecteurs du travail vont enquêter sur l’égalité de traitement des syndicats et sur l’activité de la médecine du travail dans la détection des risques psycho-sociaux. Beaucoup dépend maintenant de la façon dont les travailleurs se saisiront de ces enquêtes, mais le voile est levé sur le régime PSA de peur et de corruption souterraine.

Ils n’ont rien lâché !Le 18 septembre, lors du débrayage CGT contre l’accord antisocial, SUD entamait « sa » grève de la faim. C’était le résultat d’un contentieux déjà lourd, aggravé ensuite par une déclaration hostile de la CGT au Comité d’entreprise, que nombre de syndiquéEs CGT ont mal vécue. Tout en exprimant réserves et doutes, les militantEs regroupéEs autour du bulletin mensuel du NPA sur l’usine, ont pris très vite la mesure de la révolte et de la farouche soif de dignité qui animaient ces syndicalistes. Ils et elles se sont donc engagéEs dans le comité de soutien et ses actions, aux côtés d’Attac, Solidaires, Alternative libertaire, LDH et de syndiqués de base CGT, FO, CFTC. Avec le PG aussi, très présent, dont il a parfois fallu réfréner la tendance à tirer la couverture à lui. Les visites d’Olivier Besancenot et de dirigeantEs du PG, fort appréciées, ont mis en lumière la grande absence du PCF (ainsi que de LO pourtant implantée). Les soutiens du maire PS de Poissy et d’EELV ont eux été très tardifs...Le dos au mur, dans le silence quasi général des médias, confrontés à une campagne de calomnies dans l’usine, les grévistes n’ont rien lâché, malgré les risques pour leur santé. Ce qu’ils ont gagné, c’est peu et beaucoup, mais essentiel. Ils ont contribué à donner du courage à celles et ceux qui subissent à la fois 10 jours de chômage technique par mois et la pression permanente au boulot : récemment encore, une boîte de vitesse a failli s’écraser sur un collègue.

CorrespondantEs