Quingey est un petit village de la proche banlieue de Besançon. Onze facteurs sont employés dans le bureau de poste. À la suite d’une modification des emplois du temps, sept ou huit d’entre eux (cela a varié un peu dans la durée) viennent (vendredi 24 juin) d’achever une grève de 39 jours. Il aura fallu cinq semaines à la direction de La Poste pour revenir sur les transformations envisagées, ainsi que sur l’attribution d’un poste. Mais ce résultat n’est pas le fruit de la sagesse de la direction. La solidarité autour des facteurs et factrices a fini par peser, dans le sens d’une victoire des postiers. Les habitants de la zone ont été nombreux à fermer leur boîte à lettres par de l’adhésif pour que les non-grévistes, aidés par des intérimaires recrutés par la direction, ne puissent pas distribuer le courrier. Des rassemblements festifs et des collectes ont été organisés par SUD, le principal syndicat animateur de la mobilisation. Finalement, c’est la « séquestration », durant une matinée, d’un véhicule de la poste par le maire et ses conseillers du village de By, qui a décidé la direction à engager des négociations sérieuses, aboutissant à la fin du conflit. Encore une fois, le résultat est modeste (certains acquis ne sont gagnés que pour 2011, sans aucune garantie pour la suite). La direction de La Poste déclare d’ailleurs que les grévistes n’ont pas obtenu grand-chose. Mais à force de provoquer en soufflant sur les braises du mécontentement, il se pourrait bien que le résultat soit nettement plus brûlant que prévu.