Mardi 15 janvier, la direction a annoncé la destruction de 7 500 emplois en France d’ici 2016, soit 16,8 % des effectifs, proportion identique aux 11 000 suppressions d’emplois de PSA . Malgré une prévision d’augmentation de 20 % de la production, Renault programme la suppression de 4 200 postes en fabrication, soit une réduction de 22 %.Ghosn réaffirme ainsi que son modèle « social » reste l’usine Nissan de Sunderland, en Angleterre, où les conditions de travail sont si pénibles que la moyenne d’âge n’y dépasse pas 28 ans. Tous les métiers sont concernés puisque l’annonce vise 2 000 salariés dans l’ingénierie et 1 300 dans le tertiaire.Cela n’a pas empêché Montebourg d’oser prétendre que cela n’avait rien à voir avec PSA puisque « deux lignes rouges » n’auraient pas été « franchies » : pas de plan de licenciement, pas de fermeture d’usine. Peu lui importe que le nombre des suppressions d’emplois soit supérieur aux effectifs cumulés des usines de Flins et Douai.Peu lui importe que Sandouville soit vidée avec moins de 1 200 salariés contre 3 700 en 2008. Peu lui importe que Ghosn conditionne le renoncement provisoire à un plan social ou à des fermetures de site à la signature de l’accord de compétitivité en cours de discussion.Un accord contenant de violentes régressions Après la mobilité obligatoire entre les usines en fonction de la demande, la direction ajoute son intention d’allonger le temps de travail, sous prétexte d’aligner tous les sites de production à 1 603 heures par an. Cela se traduira par un allongement du temps de travail, une réduction des temps de pause ou la suppression de jours de congés liés aux accords d’aménagement réduction du temps de travail. Ce sera aussi le moyen de rapprocher les usines françaises des 1 615 heures travaillées dans l’usine espagnole de Palencia, dans le cadre de la mise en concurrence des travailleurs des deux pays. Pour les ouvriers de fabrication de Cléon, cela devrait se traduire par la suppression de 21 jours de congé par an. La dernière réunion avant la présentation globale du projet d’accord abordera la politique salariale jusqu’à 2016.Un quatrième arrêt de travail devait avoir lieu dans toutes les usines ce mercredi 23 janvier, à l’appel de la CGT et, localement, de FO, de la CFTC, de CFDT et de SUD. Avec la préoccupation pour les équipes militantes de préparer l’indispensable épreuve de force, même si les premiers débrayages sont restés en deçà du rapport de forces nécessaire.Régis Louail