Publié le Samedi 22 décembre 2012 à 17h21.

Renault : Un début de mobilisation inégal

Malgré la tenue de 4 réunions de négociation à propos de l’accord de compétitivité qui devrait être signé avant le 31 janvier, la direction de Renault n’a toujours pas dévoilé l’intégralité des mesures qu’elle envisage.Pourtant, dès le 29 novembre, près de 1 100 travailleurEs avaient déjà débrayé à l’usine de Douai, en réaction au projet d’instaurer la mobilité obligatoire entre les sites industriels. Dans cette usine où, faute d’activité, 650 des 4 600 travailleurEs de l’effectif sont déjà « détachés » à Maubeuge, Batilly, Flins ou sur d’autres sites, la direction cherche 450 « volontaires » de plus, qu’elle ne parvient pas à trouver. Suffisant en tout cas pour que les salariéEs de cette usine comprennent l’enjeu de la bagarre, ce qui explique aussi en partie la mobilisation limitée là où cette menace reste peu explicite.Les raisons de la colèreC’est ce qu’ont montré les journées des 11 et 12 décembre pour lesquelles la CGT avait lancé un appel à la grève dans toutes les usines, avec SUD là où ce syndicat est présent. Si plus de 600 travailleurs ont à nouveau débrayé à Douai et près de 800 à Flins, ils n’ont été que 350 à Cléon, 250 à Sandouville ou une centaine au Mans. Sur les sites à forte concentration de techniciens, ingénieurs et cadres – comme à Guyancourt ou Lardy, où les arrêts de travail ont été significatifs – le ressort de la mobilisation s’est tout autant trouvé dans l’opposition à la refonte complète du système de rémunération applicable aux cadres dès 2013 pour être étendue aux Etam en 2014. Au cœur du projet, la suppression des augmentations générales de salaire et, à leur place, un système basé sur trois critères d’évolution : le poste réellement occupé, le réajustement des rémunérations par rapport à ce qui se pratique dans les autres entreprises du CAC 40 et l’individualisation par la mise en œuvre du « management par objectif ».Estimant qu’elle avait besoin de temps pour « expliquer aux salariés le contenu des discussions », la direction a reporté au 9 janvier la réunion prévue le 18 décembre.Régis Louail