65 nouvelles rames pour le RER A arrivent. Chouette, pourrait-on dire, sauf que la manière dont le contrat aurait été négocié est révélatrice de biens des choses.En effet, épinglée par la Cour des comptes pour n’avoir pas fait jouer la concurrence et devant répondre à la plainte du syndicat SAT-RATP, la RATP doit désormais se justifier des faits suivants : elle aurait sciemment sous-estimé le coût prévisionnel d’une telle opération pour « dissuader les industriels autres qu’Alstom-Bombardier de déposer une offre ». Du coup, la RATP associée au Syndicat des transports d’Île-de-France, à l’époque dirigé par Gilles Carrez, l’actuel député UMP, ont dû assumer un surcoût de 190 millions…Association de magouilleursLe SAT-RATP vise Gilles Carrez pour « prise illégale d’intérêt » puisqu’à l’époque il dirigeait le Stif, et qu’il aurait dû depuis, selon le syndicat, saisir la justice en tant que président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Quant à Pierre Mongin, PDG de la RATP, il est accusé de « favoritisme » et « d’entente prohibée »… La RATP rétorque qu’elle « n’a aucunement "favorisé" une société donnée. On ne saurait lui reprocher les décisions des sociétés qui, après s’être portées candidates, ont finalement décidé de ne pas remettre d’offre ».Quand on sait que le montant total de la commande était de 1,677 milliard d’euros, on ne peut que s’étonner que des entreprises susceptibles de remporter un tel marché se soient alors désistées sans fondement… Enfin, il semblerait qu’à l’époque Nicolas Sarkozy soit intervenu en personne pour que les anciennes rames soient remplacées au plus vite. À n’en pas douter, tout son quinquennat l’illustrant, sa seule raison d’intervenir a dû être son amour immodéré pour l’amélioration des services publics. À moins que Sarkozy, qui voit en Alstom une « pépite industrielle », ou son lieutenant Gilles Carrez, aidé de la RATP, n’ait voulu faire un beau cadeau à Patrick Kron, le PDG d’Alstom ?Correspondante
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