Généralisation du chômage partiel, pseudo-augmentation des effectifs de Pôle Emploi, formation des chômeurs de longue durée, exonérations des cotisations patronales pour l’emploi des jeunes, voilà le résultat du sommet de crise du 18 janvier. Des annonces pour les patrons et les médias mais en aucun cas pour les salariéEs et les chômeurEs.Quelque 430 millions d’euros pour venir en aide aux chômeurs, voilà ce que nous répètent en boucle le gouvernement et Sarkozy pour nous faire croire que le sommet de crise du 18 janvier dernier a servi à quelque chose. On est pourtant loin, très loin du compte, comparé à la diminution de 1,39 milliard d’euros du budget de la mission Travail et Emploi de l’État ou des 4,5 milliards d’euros par an que coûte la défiscalisation des heures supplémentaires. Par ailleurs, il s’agit d’un « redéploiement » de crédits déjà existants et non de nouveaux crédits, encore un sacré coup de passe-passe budgétaire de la part de Sarkozy. Partage du chômage La principale annonce de ce barnum social aura été le développement du chômage partiel. En effet, par temps de crise, le chômage partiel est présenté comme LA solution pour sauvegarder l’emploi. La preuve : l’Allemagne s’en est massivement servi et, en 2011, le chômage outre-Rhin était à son plus bas niveau depuis vingt ans (7,1 %) selon le gouvernement. Depuis 2008, tout est fait pour que le chômage partiel, sous l’appellation « activité partielle de longue durée » (APLD), soit utilisé massivement. Son financement s’est même élevé à 600 millions d’euros en 2009. Alors que cette mesure fait pratiquement l’unanimité entre le gouvernement, le Medef et les directions syndicales, il serait intéressant de savoir si le chômage partiel peut véritablement sauver les emplois ? D’après le rapport de l’OCDE de 2010, il n’en est rien : sur 275 000 salariéEs en chômage partiel au deuxième trimestre 2009, seuls 18 000 emplois auraient été sauvés et la Cour des comptes dit même que les « résultats sont modestes ». Dans les faits, le chômage partiel ne protège en aucun cas des licenciements, il ne fait que les retarder en permettant une fois de plus de donner des subventions publiques aux entreprises. C’est donc une mesure en trompe-l’œil qui laisse, au final, les salariéEs sur le carreau. Ce que propose Sarkozy, à travers cette généralisation du chômage partiel, c’est de partager le chômage au lieu de partager le travail.
La deuxième annonce en fanfare de ce sommet de crise est celle de l’embauche de 1 000 CDD, 1 000 emplois précaires à Pôle Emploi alors que l’année dernière 1 800 postes ont été supprimés et que les privés d’emploi augmentent chaque jour. Le gouvernement a également validé une mesure issue du rapport Joyandet sur l’emploi des jeunes : pendant six mois, les entreprises de moins de dix salariéEs seront exonérées de cotisations sociales pour toute embauche d’unE jeune de moins de 26 ans. On continue donc les mêmes méthodes qui n’ont jamais permis d’améliorer les conditions de vie des jeunes dont 25 % sont au chômage et 21 % vivent sous le seuil de pauvreté.
La sempiternelle formation des chômeurs, mais cette fois de longue durée, soit 240 000 personnes concernées, a également été au cœur de ce sommet. Elle ne permettra qu’une seule chose, faire baisser les chiffres du chômage mais de pas lutter contre celui-ci. Partage du travailÀ la sortie de ce sommet, un seul partenaire social était aux anges : Laurence Parisot, la présidente du Medef. Et on peut la comprendre car entre exonérations de cotisations sociales et subventions publiques aux entreprises, ce sont bel et bien de nouveaux cadeaux au patronat qui ont été accordés.Aucune proposition donc pour lutter contre le chômage.
Pour le NPA et son candidat Philippe Poutou, la première chose que devrait faire un gouvernement répondant aux besoins sociaux serait de permettre à tous et toutes de travailler, de partager le travail. À commencer par réduire le temps de travail à 32 heures avec embauches et sans perte de salaire, interdire les licenciements, le retour aux 37,5 annuités de cotisation et le départ à la retraite à 60 ans et 55 ans pour les métiers pénibles. À l’opposé de ce qu’on nous propose depuis plus de 30 ans et de ce qu’a fait Sarkozy pendant cinq ans.
Ce sommet social n’était qu’une mise en bouche, les sales coups seront annoncés la semaine prochaine avec un seul objectif, la baisse du « coût du travail », pour permettre ainsi à une minorité d’augmenter ses profits !
Sandra Demarcq