Publié le Dimanche 7 septembre 2014 à 08h54.

Seuils sociaux et travail dominical : le Medef sur ordonnance

Standing ovation pour Valls à l’université d’été du Medef qui, avec son homme lige, va mettre en œuvre sa feuille de route de destruction sociale. Parmi les mesures annoncées qui touchent directement les salariéEs, « l’assouplissement » des seuils sociaux et des règles relatives au travail dominical.

Une négociation interprofessionnelle débute ce mois-ci sur les seuils sociaux pour s’achever d’ici la fin de l’année, en sachant que le gouvernement a déjà annoncé que, faute d’accord, il reprendrait la main… Le ministre du Travail insiste sur le fait que 66 % des entreprises qui devraient comporter des délégués du personnel n’en ont pas, sans envisager un seul instant que nombre d’employeurs ne mettent pas en œuvre les élections, voire font pression pour décourager toute candidature. La CGT et FO ont déjà fait savoir qu’il n’était pas question d’écorner les seuils existants de 10 et 50 salariéEs qui déclenchent, entre autres, l’élection de délégués et d’un comité d’entreprise. La CFDT, elle, est prête à lâcher du lest pourvu que soit mis en place une représentation syndicale, sur une base territoriale, dans les TPE...

Passage en force annoncé...La négociation doit aussi « rationaliser » le fonctionnement de ces instances, ce qui, il faut le craindre, devrait se traduire par un regroupement des différentes consultations et négociations pour mieux les expédier, et leur fusion avec le CHSCT... pourtant mis en place par le PS en 1982 dans les entreprises de taille intermédiaire, à l’instar de la délégation unique du personnel. Tout militant sincère, attaché à un syndicalisme de proximité, doit refuser de tels reculs !Sur le travail dominical, le gouvernement est prêt à agir par voie d’ordonnance : même Sarkozy, qui avait pris des mesures en la matière, avait laissé la parole au Parlement ! Les députéEs socialistes étaient alors vent debout contre ce qu’il qualifiait de « tromperie organisée ». Au-delà des seuls « frondeurs », l’exécutif a peur que ces derniers répugnent à se dédire et ainsi le mettre en minorité. Il compte aussi, en décrétant rapidement l’ouverture dominicale des grands magasins parisiens, épicentre de la bataille à venir, en faire un symbole de sa politique. L’intersyndicale du commerce parisien, fer de lance de la mobilisation, compte bien, à la suite de son AG prévue le 1er octobre prochain, la tailler en pièces. Et le collectif issu de la manif du 12 avril dernier serait bien inspiré de mener une campagne de masse à ce sujet.

LD