La période actuelle de répression acharnée contre les militantEs n’épargne pas la gare de Lyon Part-Dieu. Notre collègue et camarade Joël Maure est convoqué en conseil de discipline le 15 décembre à Lyon. La direction envisage de le condamner à un dernier avertissement avant radiation.
D’un point de vue technique, elle lui reproche deux choses : premièrement d’avoir traversé les voies en gare pour faire un départ de train à l’heure, alors que la situation était très fortement perturbée. Il faut savoir que la direction impose depuis quelques mois aux agents départs de traverser le hall de la gare pour se rendre d’un quai à un autre, interdisant aux agents formés au risque ferroviaire la traversée de voies sous gare, un geste qu’ils ont pratiqué pendant des années. Elle lui reproche également de ne pas vouloir signer les rectificatifs de sécurité, alors que Joe était simplement en retard, ni plus ni moins que ses collègues. Il faut savoir que l’encadrement, totalement débordé, n’assure absolument pas le suivi des modifications de textes règlementaires et met la pression aux agents pour qu’ils signent quand bien même ils n’auraient pas lu ou compris les textes en question.
À travers Joe ce sont ceux qui relèvent la tête qu’on veut museler !
Si Joël reconnait une faute du moins concernant la traversée, la sanction envisagée paraît totalement disproportionnée, et ses collègues ont commencé à manifester leur refus de cette injustice. Car Joël est un militant CGT connu pour avoir toujours défendu les plus petits, les sans défenses. Les collègues cheminotEs bien-sûr, mais aussi les travailleurEs du ménage, de la sécu ou encore les dames pipi ou les salariés des boutiques en gare. Connu comme Gilet jaune, ou encore membre de la Caisse de solidarité des cheminots de Part-Dieu créée lors de la grève de l’an dernier pour indemniser touTEs les grévistes, Joël est de tous les combats. Un dernier avertissement, cela signifie qu’il devra désormais se taire ou prendre la porte. Avec cette sanction c’est bien à toutes celles et ceux qui relèvent la tête que la direction veut s’en prendre !
Une gare qui ressemble à une poudrière…
Mais la situation en gare n’a rien d’anodin. La séparation des entités (TER, TGV, Gares et Connexion) se fait à marche forcée. La mise en place du Libre Service Assisté va entraîner la suppression de neuf postes de guichetiers. Les salariéEs de la BSL qui assurent la sécurité en gare ont fait grève pour les conditions de travail cet été, ce à quoi leur direction leur a intimé de « travailler pour survivre »… L’ambiance est explosive à tous les étages de cette gare qu’on dit la plus grosse gare de correspondances de France. Et l’injustice subie par Joe pourrait bien être l’étincelle qui met le feu à la réserve de poudre !
Alors que les syndicats ont eu un certain retard à l’allumage, les collègues se sont mis à discuter, à faire un tract, des badges de soutien que tous les cheminots et prestataires (sauf l’encadrement) portent fièrement en gare, amenant la CGT et Sud à leur emboîter le pas.
La peur doit changer de camp
Les conducteurEs et les contrôleurEs se lançant dans une grève perlée à partir du 13 décembre, la date du 15 s’est vite imposée comme une journée de grève sur toute la région de Lyon. En attendant, en gare, l’encadrement de proximité est totalement isolé, pour une fois mis sous pression par les collègues plutôt que par la direction
Sans présager de l’avenir, il semble que les travailleurs de la gare soient en train de relever la tête. Soyons nombreux à soutenir Joe à Lyon le 15 décembre à 13h sur le parvis de la tour In City !