Publié le Mercredi 13 avril 2011 à 21h52.

Tout augmente, sauf nos salaires ! 300 euros de plus pour tous !

L’explosion des prix, de l’énergie et des produits de première nécessité plombe le budget de la plupart des salariéEs, retraitéEs, sans-emploi. Il faut exiger l’augmentation des salaires et leur indexation sur les prix. Faire ses courses, se chauffer, payer son logement, ses factures d’eau, d’électricité, utiliser sa voiture pour aller travailler deviennent de vrais cauchemars pour les classes populaires. Plus un jour sans que les étiquettes ne valsent. L’essence a augmenté de 14 % et le gazole de 20 % depuis septembre.

Après la hausse annoncée de 5 % du prix du gaz au 1er avril, soit plus 20 % en un an, ajoutée aux 10 % supplémentaires pour l’électricité, le renchérissement des tarifs de l’énergie va encore aggraver la situation des personnes disposant d’un petit budget. Les spéculations des grands groupes internationaux sur les matières premières agricoles entraînent de fortes hausses des produits alimentaires de première nécessité : plus 15 à 20 % pour la farine, 10 à 20 % pour le café, 5 à 10 % pour les pâtes, 5 à 7 % pour le pain, 5 à 8 % pour l’huile. Quant au logement, la part réservée au loyer ne cesse de s’accroître pour atteindre près de 30 % des budgets modestes.Pour la majorité des salariéEs, les travailleurs et travailleuses pauvres, les chômeurs et chômeuses, les retraitéEs, pour tous ceux et celles qui n’ont aucune marge dans leur budget, le recul du pouvoir d’achat est aujourd’hui tel qu’il en devient insupportable. Ce sont les prix de tout ce qui est indispensable à la vie courante qui ont le plus augmenté. Dans le même temps, les salaires ne progressent pas. Au milieu des années 1980, la part des salaires dans la richesse produite a brutalement baissé et depuis elle reste à ce niveau exceptionnellement bas pour le plus grand bonheur des actionnaires. Résultat, en 2010, alors qu’on ne cesse de nous parler de sacrifices à cause de la crise, les bénéfices des entreprises du CAC40 ont frôlé leur record historique de 2007 avec 82,5 milliards d’euros. Grèves pour les salairesIl n’est pas étonnant dans ces conditions que des grèves pour des augmentations de salaires éclatent un peu partout, dans tous les secteurs. Dans l’automobile, les ouvriers de Toyota Boshoku à Somain (Nord) ont obtenu une prime de 800 euros après plusieurs jours de grève. Depuis le 31 mars, plusieurs centaines de salariés de l’usine Toyota d’Onnaing (Nord) ont eux aussi voté et reconduit la grève avec le même objectif. Dans la construction, les salariés d’Eiffage sont en grève illimitée à plus de 80 % pour exiger 85 euros d’augmentation par mois, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Ils paralysent une vingtaine de chantiers dans la région parisienne. Dans le commerce, ce sont les salariéEs de Carrefour, qui ont fait l’actualité le week-end dernier en se mettant en grève massivement pour obtenir des revalorisations salariales, l’amélioration des conditions de travail et la fin du projet de scission du groupe Carrefour. Aujourd’hui ces luttes, pourtant nombreuses et à chaque fois massives et déterminées, se déroulent en ordre dispersé, au gré du calendrier des négociations annuelles obligatoires, sur des revendications à chaque fois différentes. Le refus de payer leur crise, le partage des richesses passent en premier lieu par l’augmentation des salaires en prenant sur les profits. Pour rattraper le retard accumulé depuis des années, il faut au minimum 300 euros de plus sur les salaires. L’augmentation doit concerner aussi les retraites et les pensions. Plus globalement aucun revenu ne doit être inférieur à 1 500 euros net par mois. Mais face à la flambée des prix, il faut aussi imposer l’échelle mobile des salaires et de tous les revenus, allocations et retraites. L’indexation des salaires par rapport à l’inflation est le seul moyen de protéger le pouvoir d’achat des salariéEs. Quand les prix montent, les salaires, les retraites et les pensions doivent suivre automatiquement tous les mois. Alors que les indices officiels minimisent systématiquement l’envolée des prix, il faut que ceux-ci soient contrôlés de manière indépendante par les syndicats et les associations de consommateurs. Au moment où les profits des entreprises du CAC 40 crèvent le plafond, ce qui est à l’ordre du jour, c’est une lutte offensive, une lutte d’ensemble pour l’augmentation générale des salaires. Les patrons eux mènent une politique coordonnée de « modération salariale », en clair de blocage des salaires. Les salariéEs ont impérativement besoin de coordonner leurs forces, de faire converger leurs luttes.

Christine Poupin