Depuis quelques semaines, les étudiantEs en travail social se mobilisent avec des rassemblements, des manifestations, des opérations de blocage… à Lille, Nancy, Montpellier, Bordeaux, Paris… Ils veulent pouvoir trouver des stages et être rémunérés, ce qui est prévu par la loi...
Les étudiants en travail social suivent des formations pour devenir assistants sociaux, éducateurs spécialisés, moniteur éducateurs… Ces formations alternent des périodes de formations théoriques et de formations sur le terrain à travers des stages. Le gouvernement a mis en place deux lois qui étendent la gratification, c’est à dire la rémunération, aux secteurs public hospitalier et au secteur territorial, et qui augmente le montant de celle-ci de 436 euros à 564 euros par mois pour 35 heures de travail par semaine. Autant dire, que ça ne permet pas de vivre, et les étudiantEs sont nombreux à faire des triples journées de travail : cours, stage et emploi.La mesure du gouvernement n’a pas été accompagnée de fonds pour les structures publiques accueillant ces étudiantEs, ce qui fait que de nombreux étudiantEs n’arrivent pas à trouver de stage car les structures ne peuvent pas les financer. Avec les coupes budgétaires, les services publics ne peuvent plus fonctionner normalement et encore moins accueillir des étudiantEs en stage. Face à cette situation, des écoles font donc le choix de fermer les yeux sur le non paiement des stages…
La mobilisation doit s’étendreLa mobilisation ne part pas de rien. L’année dernière, il y avait déjà eu une mobilisation pour les mêmes raisons qui avait débouché sur un chèque de 4,6 millions d’euros par le gouvernement. Une mesure largement insuffisante car il faudrait aujourd’hui 90,5 millions d’euros pour financer les stages, et qui n’avait pas été fléchée, donc cet argent n’a jamais été utilisé pour les stages !Depuis quelques semaines, les étudiantEs multiplient les actions : blocage des hôtels des régions, manifestation avec les étudiantEs de l’université à Clermont-Ferrand, cortège avec 500 étudiants du social à Paris le 16 octobre, action de blocage de la direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale…. Tout cela a poussé le gouvernement à lâcher une plage de négociation avec les étudiantEs mobilisés le lundi 27 octobre.L’épreuve de force est lancée, car derrière ces 90,5 millions d’euros, c’est l’avenir des études du travail social qui sont remises en cause. La semaine prochaine se déroulera une coordination nationale. Les étudiantEs se joindront aussi aux hôpitaux le mardi 18 novembre.
L’avenir du travail social ?Le non déblocage de fonds par le gouvernement n’est pas un oubli, mais bien une volonté d’en finir avec cette formation. La multiplication des problèmes pour trouver des stages, pour financer les formations… permet au gouvernement de prévoir un rattachement des formations du travail social aux universités. C’est la formation même qui serait ainsi remis en cause.La richesse de cette formation est liée à son articulation théorique et pratique. Avec la nouvelle mouture, ils veulent des années communes aux différentes formations, avec moins de 6 mois de stage. Finalement, au nom des économies, la formation sera vidée de son sens et ne permettra pas aux étudiantEs d’être dans de bonnes conditions pour suivre les usages de leur secteur d’intervention.Finalement, après avoir brisé des vies avec la misère, la violence du système, le gouvernement prévoit maintenant de briser la formation de celles et ceux qui essaient de leur venir en aide.
Tys et JBP