Le troisième forum social des quartiers populaires s'est déroulé dans la cité du Petit-Bard, à Montpellier, les 26 et 27 septembre. Une rencontre importante où des militants venus de toute la France ont pu discuter politique. Des militants du NPA, dont Olivier Besancenot, étaient présents.
Pourquoi venir monter des chapiteaux au pied d'une cité où les rats sont mieux logés que les habitants ? C’est, justement, pour rendre hommage à la lutte que ces habitants ont mené, depuis 2004, suite à la mort d'un des leurs dans l'incendie d'une cage d'escalier sans extincteur pleine de fils électriques se battant en duel. Pour rendre hommage aussi à l'un des animateurs de cette lutte dont l'énergie fait aujourd'hui défaut, Abdenour Tataï, disparu en 2007.
Beaucoup d'échanges passionnés et passionnants ont eu lieu entre des militants venus en particulier de Toulon, Lyon, Paris, Aix et Marseille. Avec, comme fil rouge, la revendication simple de l'égalité : les habitants des quartiers ont le droit aux mêmes conditions de vie que les autres, un point c’est tout.
Quelques jalons ont été posés pour la suite, comme le lancement d'un Mouvement politique des quartiers populaires. Le NPA souhaite la bienvenue à ce nouveau partenaire politique et a invité le Forum social des quartiers populaires, au même titre que les autres organisations de la gauche radicale, à participer au groupe de travail de la gauche radicale (lire page 11). Le débat, organisé en face à face, entre le forum et les partis politiques (Tarek Ben Hiba pour la Fédération et Olivier Besancenot pour le NPA) a montré l'accord d’analyse sur l’indispensable nécessité de s'attaquer au système lui-même et ceci en toute indépendance avec le PS. Des intervenants ont souligné les énormes réticences qu'ils ont à travailler avec le PG à cause de ses conceptions sur la laïcité, l'intégration et la République. Le NPA a souligné que l'on ne peut établir de hiérarchie entre les luttes, celles des quartiers et les grèves dans la fonction publique ou le privé. Quelques désaccords donc et une méfiance réitérée contre tout instrumentalisation et paternalisme. Ça a fait des étincelles, des clashs, voire des malentendus, mais une discussion franche a lieu, c’est peut-être la nouveauté. Il y aura d'autres divergences mais, sans être exagérément optimistes sur la suite, on peut considérer que ces étincelles sont le produit de traditions militantes séparées jusque là qui se frottent aujourd’hui les unes aux autres pour réaliser un travail en commun.
Ce travail en commun est en route avec la campagne Police, personne ne bouge ! et se poursuit avec la mise en place d'une Fondation de soutien aux victimes de crimes policiers dont le Forum social des quartiers populaires a pris l'initiative et à laquelle le NPA participe. Le but de cette fondation sera de mettre en place un soutien juridique (réseau d'avocats bénévoles) et financier (pour les frais de justice) pour aider les familles des victimes de violences policières.
Les discussions sont aussi formellement engagées en vue des élections régionales. Mais pour nous, il n’y a pas que les élections et la suite commence dès demain, notamment avec la campagne Police personne ne bouge ! C'est dans la pratique militante commune que nous modifierons nos représentations et construirons le rapport de force nécessaire pour gagner.
Le forum s'est conclu par un couscous offert par les habitants et un concert, animé par Mouss & Hakim et HK & les Saltimbanks, où parents, enfants et chibanis (1) ont fait la fête ensemble. La politique c'est aussi la fête, l'échange et le partage.
Will, Nico et Miguel, commission quartiers populaires du NPA
1. les anciens.