Publié le Mercredi 4 novembre 2009 à 11h40.

Avec ou sans Sarkozy, non à l’Epad !

Toute la presse mondiale s’est déplacée pour l’élection d’un simple administrateur de l’Établissement public d’aménagement de la Défense (Epad), puisque Jean Sarkozy a finalement renoncé à en briguer la présidence. Cette renonciation constitue clairement un échec pour Sarkozy père, que le népotisme ne semblait pas gêner, alors qu’il exaltait récemment encore la méritocratie républicaine.

Mais devons-nous nous réjouir de l’élection prochaine d’un président de l’Epad, UMP, énarque et ayant fait ses preuves au service du patronat ? L’Epad gère le premier quartier d’affaires d’Europe continentale (150 000 salariés, 1 500 entreprises dont 14 des 20 premières françaises) – et aspire à dépasser la City de Londres. Le maire PCF de Nanterre, Patrick Jarry, maintient symboliquement sa candidature et mène une campagne active (pétition) contre deux projets de décrets néfastes pour la population nanterrienne, comme pour les travailleurs de La Défense. Le premier concerne la fusion de l’Epad et de l’Epasa (Établissement public d’aménagement Seine-Arche) qui a été créé en 2000 sous Jospin avec Gayssot (PCF) alors ministre de l’Équipement. Il soustrayait l’espace nanterrien au domaine de l’Epad et son conseil d’administration était présidé par le maire, sans qu’il y soit majoritaire. Il s’agissait donc d’un compromis entre la volonté de l’État de développer La Défense et celle des Nanterriens de garder une certaine maîtrise du territoire : immeubles moins hauts, prise en compte des besoins locaux. Avec cette fusion, plusieurs quartiers comprenant de nombreux logements publics tomberaient aussi sous la coupe des financiers et de leurs complices politiques de droite. Mais au nom de la rénovation urbaine et de la « mixité sociale », la ville s’est compromise dans des partenariats public-privé avec des promoteurs immobiliers et commerciaux, en particulier autour de la gare Nanterre-Université (démolition de logements sociaux en bon état...).Le deuxième décret étend le périmètre d’action de l’Epad-Epasa sur deux zones en bordure de Seine (+ de 300 hectares), avec probablement l’intention d’en faire partir le peu d’industrie qui y reste au profit de bureaux et de résidences de standing. Le maire de Nanterre s’est adressé à cinq communes UMP alentours et à Sarkozy pour réclamer une « mission de travail sur le devenir du quartier d’affaires »...L’Epad est un instrument de gestion immobilière au service des plus grands groupes français et internationaux (banque, finance...). Il vise à faire de La Défense la vitrine du capitalisme français. Ce qui implique une concentration géographique accrue du secteur tertiaire, au détriment des autres secteurs d’activité et du reste du territoire régional et national. Ajoutons que les nouvelles tours (jusqu’à 300 m) sont encore très énergivores, donc contraires au développement durable. Pour toutes ces raisons, l’Epad n’est pas un organisme à améliorer, mais à supprimer.

Comité NPA Nanterre ville