« Le projet de déplacement de personnes sans domicile fixe hors de la capitale avant la Coupe du monde de rugby, en septembre, et les JO, en 2024, est vivement critiqué », observe The Guardian (in Courrier International). Vu de Grande-Bretagne, pas de doute, il s’agit bien d’une opération de « nettoyage » avant ces événements à fort potentiel de profits.
C’est le maire de Bruz, près de Rennes, qui a mis les pieds dans le plat ! Face à la discrète mise en place de ce dispositif, festival d’hypocrisie et de manœuvres répugnantes, l’édile a dénoncé le projet d’implanter dans sa commune un lieu d’hébergement temporaire pour « des sans-abris, venus de la région Île-de-France », selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Pas consulté, il pointe le fait que le terrain retenu est un site pollué en bordure de voie ferrée, et que rien n’est prévu pour accueillir les personnes déplacées.
Au fil des jours, le scénario se dévoile via une succession d’articles dans la presse. Il s’agirait de « proposer » à des sans-abris, lors des opérations de « mise à l’abri » (entendre lorsque les flics démantèlent des campements de migrantEs), l’orientation vers de tels centres qui seront implantés dans 10 régions de France métropolitaine. Les migrantEs seraient alors mis dans des bus les conduisant dans ces centres. Puis, après un examen au cas par cas de leur situation dans un délai de trois semaines, ils seraient réorientés sur les départements de ladite région, vers des CADA, des centres DPAR, les hébergements d’urgence... Comme si tous ces dispositifs n’étaient pas déjà saturés dans les régions concernées ! Quant aux déboutéEs et autres sans-papiers, ils seraient reconduits vers leur pays (via les CRA ?).
Déjà la presse annonce l’expulsion de migrantEs hébergés dans un hôtel du 115, afin d’accueillir le premier groupe de 50 sans-abris venus de Paris (en attendant la construction du centre de Bruz !). Comble de cynisme, deux squats ont été expulsés jeudi à Rennes !