Pour par exemple vendre sa camelote en influençant les différentes législations, tous les coups sont permis... y compris les petits coups de pression, en toute amitié et de façon totalement désintéressée bien entendu. Usage abusif des logos des deux chambres (Assemblée nationale et Sénat), invitations diverses dans les locaux institutionnels, et emploi de collaborateurs de députés et sénateurs... La Haute autorité pour la transparence de la vie publique vient de publier un rapport sur les « clubs parlementaires », ces structures informelles de lobbying.
Apparus depuis deux décennies, ces clubs auraient pour but de favoriser la rencontre de « membres du Parlement » et de « représentants d’intérêts » de différents secteurs. Ainsi une quarantaine de ces clubs ont été identifiés, du « club des amis du cochon » au « club des amateurs de havane »... Bien évidemment, financés par des sociétés de relations publiques, des grands groupes ou des associations professionnelles, organisant des événements dans les locaux des assemblées, ces clubs ne connaissent actuellement aucun encadrement, aucun contrôle. Et en l’absence complète de transparence, les conflits d’intérêts ne sont donc jamais bien loin. À une échelle encore plus importante, on connaît le résultat de telles pratiques au niveau des institutions européennes...
Du coup, en réponse, les dix propositions et préconisations de la Haute autorité font office de couteau sans lame : de l’interdiction d’utiliser les logos institutionnels à la disparition des noms d’entreprises finançant diverses manifestations... Car l’essentiel est bien ailleurs : tant que la politique sera l’affaire de professionnels, tous issus des mêmes catégories sociales et hors de tout contrôle, il ne faudra pas s’étonner que les décisions prises n’aillent pas dans le sens des intérêts du monde du travail, de l’ensemble de la population.