Publié le Jeudi 22 septembre 2011 à 22h18.

Détenus de Corbas en lutte

Près de la moitié (225 sur 600) des détenus de la nouvelle prison de Corbas (69) ont diffusé, le 11 septembre dernier, une pétition contre leurs conditions de détention. Dans cette nouvelle prison, high-tech et déshumanisante, six suicides ou morts suspectes sont intervenus depuis janvier 2011.

Que disent les 225 de Corbas ?*1. Les jeunes détenus qui arrivent à Corbas n’ont pas le droit de cantiner et doivent attendre plus de quinze jours pour acheter au prix fort (25 % de plus que dehors) le nécessaire indispensable.   2. Il n’y a aucune activité pour les détenus à Corbas. Les jeunes n’ont même pas le droit de cantiner de Play Station, pour « passer le temps en cellule, alors qu’ils sont enfermés 23 heures sur 24. »3. « Ici nous n’avons que la lutte et la boxe. huit détenus sur 600 y participent […] et vous en avez 592 qui crèvent en cellule. » 4. « Venons-en aux cantines, infectes. Ils nous vendent des produits à prix fort pour de la sous-marque comme Grand Jury. »5. « Fabrice D., le dernier suicidé […] avait sollicité d’aller à l’isolement ou aux quartiers arrivants. Refus des surveillants, le soir même il se donnait la mort. »

De Dunkerque à Corbas, de Corbas à Lanemezan et Ducos… Dans toutes les prisons de France, les problèmes soulevés par les 225 de Corbas sont les mêmes : indigence, cantines télés et frigos trop chères, manque d’activités et de travail, baluchonnage (transfert de prison), parloirs, galère pour les familles, suicides... Toute cette misère est liée à la surpopulation, conséquence de la politique sécuritaire menée par Sarko qui s’acharne à fermer les écoles pour ouvrir plus de prisons.

Les 225 de Corbas ont conquis le droit à la parole pour tous ! Ils ont pris ainsi un risque en signant la pétition, car le code du travail qui garantit le Smic et le droit d’expression collective ne s’applique toujours pas aux personnes détenues. Quid du droit de vote en prison ? Théoriquement il existe, mais dans la pratique c’est souvent galère pour s’inscrire sur les listes électorales et pouvoir voter. Il faut s’y prendre maintenant pour pouvoir être déclaré électeur avant la date limite du 31 décembre 2011.

Le NPA milite pour une société sans prison et soutiendra les luttes des prisonniers contre l’horreur carcérale. Philippe Poutou, le candidat du NPA, sera aussi le seul à défendre un programme anticarcéral à l’élection présidentielle de 2012 .

*Texte intégral de la pétition sur le site www.rebellyon.info