Publié le Samedi 5 novembre 2016 à 10h16.

Échirolles (38) : Une nouvelle illustration du permis de tuer offert à la police

Vendredi 28 octobre, un homme tombait, tué de cinq balles par des agents de la BAC venue régler un différent entre voisins. Le doute reste permis quant à la version policière qui annonce la légitime défense...

Il semble en effet étonnant qu’une personne, visée par plusieurs armes dont un fusil d’assaut, braque sans raison un pistolet d’alarme vide… De même, il est difficile de croire que nulle autre façon de maîtriser un « forcené » n’existe en dehors de l’exécution directe : dans de nombreux pays, les agents de police apprennent à viser d’abord aux bras ou aux jambes, et la France est l’une des rares nations européennes où l’on s’entraîne à viser avant tout les parties vitales...

Car le problème de fond est bien là : celui du permis de tuer accordé aux flics, que beaucoup voudraient voir encore renforcé aujourd’hui. Ainsi, à peine les policiers ayant tué à Échirolles étaient-ils mis en garde à vue pour l’enquête (quelques heures…) que leurs collègues organisaient un rassemblement de soutien. Le signe qu’ils se sentent plus que jamais en situation de force pour imposer une impunité encore plus totale.

Justice pour toutes les victimes

Ici, nul ne doute que les policiers concernés seront innocentés : ils le sont dans bien des cas où l’assassinat est pourtant évident, comme pour Ali Ziri, Rémi Fraisse ou Adama Traoré... Cette impunité offerte par la justice et le pouvoir politique est la véritable cause de tant de « bavures ». Le climat liberticide actuel, l’état d’urgence, la « compréhension » des manifestations policières récentes affirmée par tant de forces politiques (de l’extrême droite, bien sûr, jusqu’à Mélenchon... et même Lutte ouvrière !), tout cela nourrit ce sentiment de toute-puissance policière. Celui-ci conduit nombre de policiers à en demander encore plus : plus d’armes, plus d’entraînement, plus de droits…

Nous devons au contraire y opposer l’exigence de justice pour toutes les victimes des bavures policières, la dissolution de la BAC et, en attendant de pouvoir se passer de ce corps de toute façon dangereux, imposer, exiger le désarmement de la police pour la plupart de ses missions, comme c’est par exemple le cas au Royaume-Uni.

Correspondant