Publié le Mercredi 15 juin 2016 à 10h43.

Euro-foot : fric, violences et xénophobies

Le gouvernement comptait sur l’Euro pour faire oublier la loi travail au nom d’une grande communion nationale footballistique ? Un mort, des dizaines de blessés, des centres-villes (à Marseille, Nice, Lille) transformés en champs de bataille... Il aura suffit d’un week-end pour qu’explose cette réalité : le foot n’est qu’un concentré des multiples contradictions de la société capitaliste en crise. Ce qui se passe n’est au final que prétextes et miroir aux alouettes : vendre du rêve aux millions de gamins qui tapent dans des ballons de foot dans tous les quartiers populaires... et qui ne sont pas près de pouvoir payer leur place pour assister à un seul match de cet Euro-Fric !

L’UEFA attend de cet événement 1,9 milliard d’euros de recettes pour 650 millions d’investissements qui ont d’ores et déjà atterri dans les poches des Vinci et autres multinationales du BTP qui ont construit ou rénové 10 stades. L’UEFA a imposé aux villes et collectivités d’assumer le coût des fan-zones et de la sécurité dont elle a fixé les règles draconiennes. Elle a également imposé un contrat d’exclusivité mirifique pour les sponsors tant internationaux (Coca-Cola, Carlsberg, Mac Do, Orange…) que nationaux (Hédiard, FDJ, Proman, Crédit Agricole, SNCF, La Poste...). Enfin, l’UEFA a obtenu du gouvernement l’exonération des impôts pour les recettes de l’Euro, soit 150 à 200 millions de cadeaux fiscaux...

La prévention des dangers terroristes a servi de prétexte pour justifier la prolongation de l’état d’urgence jusqu’à la fin juillet. Mais tout à sa guerre contre le terrorisme, le gouvernement et sa police ont juste sous-estimé la menace de la haine et de la violence xénophobes. Généralement véhiculées par l’exacerbation des nationalismes dans le sport, ces phénomènes sont démultipliés par la montée de l’extrême droite dans la plupart des pays d’Europe. Enfin, les millions de supporters qui s’alcoolisent durant des heures autour des stades sont des cibles de choix pour les réseaux prostitutionnels, et plus généralement des causes de harcèlement sexiste dans les rues et les transports en commun.

Autant de raisons d’imposer dans la rue la solidarité contre la loi du fric, contre les divisions racistes et sexistes.