Publié le Mercredi 13 janvier 2021 à 10h06.

Face à l’incurie sanitaire et à l’autoritarisme : prendre nos affaires en main

Le virus circule toujours. En Europe en particulier. On est passé de la première vague à la seconde, puis au variant britannique. Comme dans toute série, les épisodes se succèdent et on n’en voit pas la fin.

En France, l’accueil des malades à l’hôpital est problématique dans les régions où le taux de contamination est le plus élevé. Dans l’est du pays, à titre d’exemple, aucun lit n’a été rouvert depuis le printemps, pire les fermetures de lits ont continué. Quelques chiffres : 28 lits de fermés au CHU de Besançon, 20 lits à Strasbourg, et la liste est encore longue. Comment s’étonner, dès lors, que le taux d’occupation en réanimation dépasse les 90 % dans certains hôpitaux de cette région ?
Par ailleurs des projets de restructurations sont annoncés, comme la fusion des hôpitaux Bichat et Beaujon à Paris, ce qui entrainera 300 suppressions de lits et 600 postes en moins. À Nancy, un projet immobilier prévoit le rassemblement sur un seul site de tout le centre hospitalier jusque-là éclaté, avec 598 suppressions de postes et 179 lits de moins. La liste n’est pas exhaustive…

Rien pour l’hôpital

Avec tout juste six lits pour 1000 habitantEs, la France n’est qu’au 9e rang des pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), classée entre la Slovaquie (10e) et la Lituanie (8e).

Il n’est donc pas étonnant de voir ce gouvernement totalement paniquer face à l’afflux de malades dans les hôpitaux. On mesure également tout le cynisme de Macron qui, le 15 mai 2020, en visite à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris évoquait « une erreur de stratégie », se disant prêt à investir notamment « pour mettre fin à [la] paupérisation » des soignantEs. Même si les hospitalierEs, hormis celles et ceux qui travaillent dans le médico-social, ont reçu 183 euros de plus chaque mois, les conditions de travail continuent à se dégrader à l’hôpital avec un manque évident de personnel qui épuise les équipes. Il aurait pourtant été possible de former rapidement des aides-soignantes dès le mois de mars.

Confinements et couvre-feux

Quelles ont été et quelles sont les réponses gouvernementales à la prolifération du virus et à l’afflux de malades dans les hôpitaux ?

En premier lieu, de nouvelles restrictions des libertés pour pouvoir accueillir les patientEs Covid à l’hôpital. Parallèlement, des opérations sont reportées, ce qui compromet le suivi médical de nombreux et nombreuses patientEs atteints de pathologies sérieuses comme les cancers ou les déficiences cardiaques.

De novembre à mi-décembre un confinement a été rétabli. Certes moins contraignant qu’au printemps, mais obligeant tout de même des millions de personnes à rester chez elles. Le couvre-feu à 20 heures n’a non seulement pas été levé, mais il a été durci à 18 heures depuis début janvier pour 20 départements de l’est, puis pour huit départements supplémentaires à compter du 10 janvier. Et ce n’est pas fini. Avec bien entendu la mesure vexatoire et infantilisante de l’attestation dérogatoire à ­fournir à chaque contrôle policier…
Ce qui fait le plaisir de vivre : culture, relations sociales, sports, convivialité… a disparu de nos vie depuis des mois.

Une bande de branquignoles

Parallèlement, la vaccination de la population s’est poussivement mise en place depuis fin décembre, très loin d’atteindre les niveaux que l’on peut constater en Allemagne ou en Grande-Bretagne.

La fausse colère de Macron demandant l’accélération du processus de vaccination n’a trompé personne. Ce gouvernement fait plus penser à une bande de branquignoles qu’à des gens responsables ayant le souci de la santé de la population. Et le premier d’entre eux, Macron, ne fera croire à personne qu’il n’y est pour rien.

Tout cela se fait sans que la population ait son mot à dire, et sans aucune forme de démocratie. Les déclarations télévisées de Macron, Castex et Véran ressemblent à la messe. On reçoit l’information comme d’autres la bonne parole à l’église.

Cette crise sanitaire nous enfonce un peu plus dans l’incurie et l’autoritarisme. Toutes les raisons existent pour que la colère se transforme en mobilisation pour imposer d’autres solutions et prendre nos affaires en main. Reste à construire les outils pour y parvenir.