Publié le Lundi 2 août 2010 à 21h31.

Grenoble : à propos des évènements qui ont secoué la Villeneuve

Le comité NPA de l’Isère réagit à la politique mise en place dans le quartier de la Villeneuve.Sarkozy c’est l’ordre des riches et la guerre à ceux d’en bas. Son credo : « Rétablir l’ordre public et l’autorité ». Tel est le message du ministre Brice Hortefeux lors de sa venue à Grenoble, le samedi 17 juillet, au lendemain de la mort d’un jeune braqueur de 27 ans dans une fusillade avec la police dans le quartier de la Villeneuve et des « événements » qui ont suivi. 300 gendarmes et CRS, mais aussi les corps d’élite du Raid et du GIPN ont immédiatement bouclé le quartier et fait subir à la population une pression énorme en termes de barrages, contrôles et fouilles de véhicule. Pression notamment exercée la nuit par l’hélicoptère et son projecteur puissant, capable d’entrer dans les appartements et qui empêche en permanence le sommeil. Cette stratégie de l’État pour mettre sous pression et « punir » de manière aussi violente un quartier entier et l’ensemble de sa population (enfants, personnes âgées…) au motif du rétablissement de l’ordre face à des jeunes particulièrement à bout de nerf est injuste et inacceptable. Aucun autre quartier de l’agglomération grenobloise n’aurait été traité de la même façon dans des circonstances identiques. À ce jour, le tramway ne fonctionne toujours pas et les bus ne marquent pas les arrêts.Cet épisode s’inscrit dans une logique permanente de violence d’État : utilisation depuis des mois de l’hélicoptère et ce de manière régulière dans le ciel de la Villeneuve, provocations policières récurrentes à travers l’utilisation abusive des contrôles d’identité au faciès plusieurs fois dans la même journée, mise en place d’unités spéciales ressemblant à des militaires surarmés déambulant dans le quartier au milieu des poussettes et des enfants jouant dans les espaces verts... Nous ne voulons pas d’un « grenelle de la sécurité urbaine »Et pendant ce temps, le maire socialiste Michel Destot réclame « un Grenelle de la sécurité urbaine ». Cette formule soft sur la forme cherche d’une part à conforter l’idée que la crise actuelle des quartiers populaires se situe avant tout sur le terrain de la sécurité et d’autre part, elle nie fondamentalement la violence sociale que subissent les populations de ces quartiers, première des violences que subissent les jeunes, les salariés, les chômeurs, les retraités et les populations d’origine étrangère. Chômage, manque de revenus, pauvreté, crise du logement, démantèlement des services publics, racisme... : au lieu de répondre aux problèmes de fonds qui minent la société, M. Destot demande le renfort des effectifs de la police nationale et la mise en place de la vidéo-surveillance dans le quartier de la Villeneuve. Comme Nicolas Sarkozy et la droite, M. Destot cherche à gommer la question des injustices sociales et des inégalités entre territoires de l’agglomération et entre les populations. En choisissant de favoriser l’implantation du secteur « High Tech », la majorité municipale et l’État ont abandonné les quartiers « sud ». Les écarts de revenus mais aussi d’accès à la santé, à la protection sociale, à l’éducation, à la culture, se sont considérablement creusés dans le pays et fortement dans notre agglomération. Sarkozy limoge le préfet de l’Isère et le remplace par un super flicL’annonce de la nomination d’un nouveau préfet « policier » qui sera intronisé par Sarkozy en personne le 30 juillet prochain, indique clairement la récupération médiatique du drame de la Villeneuve par ce gouvernement à bout de souffle. Empêtré dans ses scandales de moralité et d’enrichissements personnels, impopulaire par ses mesures antisociales sur les services publics, l’emploi, les retraites et sa politique fiscale prise au nom de la « rigueur nécessaire », Nicolas Sarkozy accélère sa politique sécuritaire, injuste et antisociale. Il tente d’allumer des contre-feux pour faire oublier l’affaire Woerth-Bettencourt. Le nouveau préfet aura pour mission de durcir la répression à l’égard des habitants des quartiers populaires et des plus pauvres, mais aussi de museler toutes celles et ceux qui entendent résister à la dégradation des conditions de vie et aux attaques portées par le pouvoir. Sarkozy c’est l’ordre des riches et la guerre à ceux d’en bas. C’est cette politique que nous combattons. Comité NPA 38