Publié le Lundi 20 avril 2020 à 13h48.

La culture du chiffre au service du charlatanisme politique

Plus c’est gros, plus ça passe. Et plus encore en alignant des chiffres.  Assénés avec une précision « scientifique », ils couvrent en réalité des politiques inavouables. Pour engager la privatisation des services publics, les gouvernements successifs ont imposé de mesurer leur « efficience » et leur rentabilité. Singeant les critères de gestion du privé, les services de la fonction publique transformés en « centres de profit » ont vu fleurir les « indicateurs » bidon alimentant des « tableaux de bord » pour le « reporting » et le « pilotage » des dirigeants.

Mais « la culture du chiffre » vire au fiasco politique. Doté d’énormes moyens policiers, Castaner, ministre de l’intérieur, affiche au 18 avril 14 037 954 contrôles et 831 798 verbalisations. Par manque de tests, de personnel et de lits d’hôpital, son collègue Véran, ministre de la Santé, atteint péniblement 111 820 contrôles et 30 639 hospitalisations. Plus de contrôlés verbalisés que de contaminés contrôlés : les charlatans politiques nous dictent leur priorité. Les 25 millions de balles, 40 000 grenades et 1830 LBD commandés il y a 6 mois sont en cours de livraison, tandis que les 2 milliards de masques, 100 000 tests et 10 000 respirateurs commandés il y a un mois ne seront pas livrés avant fin juin. Nos besoins sont sanitaires, pas sécuritaires.

Les communicants nous livrent quotidiennement une litanie du nombre de morts ; pour les invisibles (personnes isolées, sans abris, prisonniers …) on verra plus tard... Mais on attend en vain un point sur le nombre de masques et de tests disponibles. Laisser notre avenir aux mains de ces escrocs politiques, c’est terminé !