Le NPA Est Étang-de-Berre dénonce la décision du maire de Marignane (Bouches-du-Rhône), présentée au conseil municipal du 27 octobre, de réimplanter la stèle des nostalgiques d’une Algérie française qui n’a jamais existé et qui n’existera jamais. Le but de cette décision est clairement la récupération d’un électorat d’extrême droite, qui avait permis son élection, en vue des prochaines cantonales et municipales. Nous nous étonnons aussi de le voir prendre cette décision alors que le recours en cassation engagé par l’Amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie français (Adimad) n’a pas encore été examiné. D’autres raisons sont aussi à l’origine de notre engagement à lutter contre cette réimplantation. D’une part le maire s’était engagé au moment de l’enlèvement de la stèle à faire ériger à son emplacement un monument dédié à l’ensemble des morts de la guerre d’Algérie. Mais aujourd’hui, cédant à la pression, il rétablit la stèle de la honte, celle des nostalgiques du colonialisme, oubliant ainsi toutes les victimes de celui-ci. D’autre part les engagements pris entre la mairie et l’Adimad ne sont pas de nature à nous satisfaire. En effet, rien n’empêchera les commémorations à la mémoire des activistes de l’OAS fusillés pour leurs actions contre la République, en particulier le dépôt de gerbes sur lesquelles figureront les portraits de ces activistes, gerbes qui avaient déjà souillé le cimetière municipal. De même, les inscriptions retenues ne vont nullement dans le sens d’un apaisement entre la France et l’Algérie près de 50 ans après la fin de cette guerre. Que sont devenues pour le maire les victimes des jusqu’aux-boutistes de l’Algérie française ? Devant cette manipulation politicienne et historique, le NPA Est Étang-de-Berre s’engage à participer à toute action destinée à obtenir l’empêchement définitif de cette stèle sur le territoire de la commune de Marignane, mais aussi partout en France. En épilogue de ce pitoyable conseil municipal du 27 octobre, l’explication de vote du responsable du groupe des élus PS de Marignane : « Si l’Algérie était restée française, les membres de l’OAS auraient-ils été des héros ou des traîtres ? Si nous avions perdu la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin, Papon, Bousquet auraient-ils été des héros ou des traîtres ? » Scandale idéologique sans nom.Michèle Biot