Après la répression à Sivens et contre les manifestations pour la Palestine, le gouvernement PS s’est une nouvelle fois illustré dans le domaine de la répression ce samedi 29 novembre. Avec une couleur particulière, puisqu’il s’agissait cette fois pour lui de protéger le congrès du FN.
La manifestation contre ce congrès a rassemblé plusieurs milliers de manifestantEs, venus en cars, en train et en voitures, pour dénoncer le FN. Mais le gouvernement a décidément tout fait pour faire rater cette manifestation : des contrôles arbitraires ont eu lieu dans les rues de Lyon toute la matinée, les cars venus de Paris ont été arrêtés pendant une heure et demie sur l’autoroute, et la police a multiplié les provocations lors de la manifestation.Les actions des groupes « autonomes » contre les gendarmes mobiles, quelques cassages de vitrines et tags sur des murs, ont été le prétexte pour que la police lance des gaz lacrymogènes, des fumigènes… et attaque la manifestation au point de la faire exploser. Pratiquement tous les cortèges ont éclaté, notamment les cortèges des collectifs unitaires et des syndicats, y compris la CFDT… ce qui donne une idée de l’aveuglement de la police !Le cortège du NPA, qui a regroupé environ 500 personnes. est resté intact, en raison de nos choix politiques concernant la question de la violence : être capables d’y faire face, avec un service d’ordre conséquent et collectif, mais ne pas participer à des provocations ou actions individuelles sans intérêt. Avec les camarades d’Alternative libertaire, de la CNT et de Solidaires, nous avons donc continué à défiler, malgré une confrontation avec la police qui aura duré plus de deux heures.
Construire des collectifs unitairesProtéger l’extrême droite, y compris par des moyens violents, ne pose donc pas plus de problème à ce gouvernement que de réprimer des manifestations contre sa politique. Ce choix était d’autant plus scandaleux que, dans le congrès, la répartition du travail se poursuit entre les tendances fascisantes, autour de Marion Maréchal-Le Pen, et les courants favorables à la participation aux institutions, autour de Florian Philippot, tout cela sous l’arbitrage de Marine Le Pen.Face à cette menace, il n’y a pas d’autre choix que de continuer notre combat. La mobilisation de Lyon peut être le départ d’un renouveau du combat contre l’extrême droite, avec la construction de collectifs unitaires dans toutes les régions, regroupant les militantEs des syndicats, des associations, des partis. Mais, dans cette manifestation, on a bien vu que le gouvernement n’est pas neutre, qu’il tente de se servir du FN afin de se présenter comme un moindre mal. Au contraire, nous pensons que le gouvernement, avec sa politique et les trop faibles résistances du mouvement ouvrier à sa politique, déroule le tapis rouge au FN. Contre le gouvernement, contre la droite et l’extrême droite, le combat continue !
Antoine Larrache