Mardi 12 février, l'Assemblée nationale a adopté la loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de personnes de même sexe, avec 329 votes pour et 229 contre. Le texte sera examiné au Sénat à partir du 2 avril.Les socialistes se targuent d’avoir fait faire un grand pas à la société… Leur hésitation et leur frilosité ont fait plutôt avancer les homophobes et les réacs. Première concession, exit l'ouverture de la PMA aux couples de femmes (légalisée pour les couples hétéros), et les trans, comme toujours, sont oubliéEs.Sans revenir sur les propos tenus par tous les réacs de la terre (des religieux aux politiques en passant par les « people »), le gouvernement laisse le temps aux opposants de s’organiser, de polémiquer, d’insulter les homos et les trans. Jamais une « minorité » n’aura été autant attaquée ces dernières années, hormis peut-être les musulmans et les Roms. Et même si l’homophobie est sanctionnée par la loi, l’idée qu’une différence ne donne pas droit à l’égalité s’est répandue tranquillement. Au lieu de se sentir confiants, les homos et les trans ont dû, au mieux polémiquer, au pire faire le dos rond et encaisser. SOS Homophobie a enregistré un afflux record d’appels (plus de 30 % d’augmentation) durant toute la période des débats. Pour un mouvement antihomophobeAvec le vote devant le Sénat, les homophobes continuent leur logorrhée. Un des derniers exemples est Sarkozy lui-même en nostalgie de vedettariat : « Avec leur "mariage pour tous", la procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui, bientôt ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant. Et, plus tard, quand il demandera qui sont ses parents ? On lui répondra : "désolé, il n’y a pas de traçabilité" (…) Le sujet du moment, c’est la traçabilité du bifteck. Tout le monde veut savoir s’il y a du cheval dans ce qu’on mange ». (Dans Valeurs actuelles, le 7 mars).Les partisans de la si mal nommée « manif pour tous » se préparent à défiler le dimanche 24 mars et à faire sit-in. Frigide Barjot affirme : « on ne partira pas tant qu'il ne se passera pas quelque chose », « nous resterons jusqu'à être entendus ». Nous entendons nos ennemis. La question est de s’organiser pour les combattre. Pour cela, un « mouvement antihomophobe » constitué d’associations, politisées ou non, avec diverses radicalités, s’est déjà formé le 27 janvier dernier. Il s’agit de continuer ensemble.Manue Mallet