Publié le Jeudi 12 janvier 2012 à 22h42.

Meeting logement : 4 heures contre le logement cher !

Attac et Copernic avec la plateforme logement des mouvements sociaux ont organisé, lundi 9 janvier, un grand meeting auquel ont participé trois candidatEs à l’élection présidentielle, dont Philippe Poutou.

L’ensemble du mouvement associatif, des collectifs de mal-logés, étaient réunis pour une belle initiative sur le logement, ce lundi 9 janvier. Attac-Copernic et la plateforme logement des mouvements sociaux ont fait du théâtre du Rond-point une tribune « contre le logement cher ». Les 750 places du théâtre affichaient complet depuis plusieurs jours. Au pupitre, les militantEs du droit au logement (Jeudi noir, CSF, CNL, DAL…), les mal-­logéEs (expulséEs de la rue des Sorins à Montreuil, de Saint-Denis) et les personnalités se sont succédé pour dénoncer le mal-logement et affirmer « qu’un toit c’est un droit » ! Les acteurs Pierre Richard et Yvan Le Bolloc’h, la comédienne Josiane Balasko sont venus témoigner de leur solidarité avec les mal-logés. Albert Jacquard a exprimé son indignation de voir aujourd’hui, en France, 10 millions de mal-logés : « il faut remettre en cause le droit de propriété, remettre en cause la façon même dont nous répartissons les richesses ! » Annick Coupé pour Solidaires l’a rejoint en rappelant « qu’on est au cœur de choix politiques fondamentaux et qu’il faut défendre le droit au logement y compris pour les sans-papiers ! »
Mais l’effervescence autour de ce meeting tenait essentiellement à la présence de trois candidats à l’élection présidentielle : Eva Joly (EÉLV), Jean-Luc Mélenchon (FDG) et Philippe Poutou, le candidat du NPA. C’est à eux que s’adressaient les collectifs de mal-logés, à eux que s’adressaient les associations du droit au logement afin que, lors de cette élection, le logement soit une priorité dans le programme et dans l’action de ces organisations politiques. Seul le PS n’a pas envoyé son candidat François Hollande, et c’est donc Marie-Noëlle Lienemann, ancienne secrétaire d’État au logement sous le gouvernement Jospin qui est venue promettre le changement en la matière, reconnaissant « des dysfonctionnements majeurs dans la politique du logement ». Tous les candidats présents s’accordaient sur l’urgence, sur le constat dramatique dans ce domaine : 10 millions de mal-logés dont 3,5 millions de très mal-logés (logements insalubres, squats, hébergement chez un tiers…) et 130 000 privés de toit qui dorment sur les trottoirs de la cinquième puissance économique mondiale. Tous s’accordaient sur la nécessité d’affirmer le droit au logement et de construire massivement du logement social. 
Pour la candidate d’Europe Écologie, « les pouvoirs publics ont renoncé à réguler le marché, traitant le logement comme un autre bien ». Elle s’engage à défendre la construction de « 900 000 logements » en relevant notamment la loi SRU de 20 à 25 % et même à 30 % de logements sociaux pour les communes des zones en tension où les loyers flambent. 
L’ancien ministre socialiste du gouvernement Jospin et candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, s’est exprimé dans le rôle qui est le sien « celui de responsable politique ». Il s‘en est pris aux profits des multinationales du bâtiment, à l’explosion des loyers et s’est engagé à créer un « service public national et décentralisé du logement », s’indignant contre la multitude de logements vides dans un contexte de crise du logement : « on doit tout réquisitionner ! » 
Philippe Poutou s’est réjoui du large rassemblement de ce soir sur la question du mal-logement, rappelant que si l’expression « crise du logement » revient très souvent, la crise n’existait pas pour tout le monde, depuis des dizaines d’années les multinationales du BTP et les banques engrangent des profits faramineux dans l’immobilier. Et si, aujourd’hui, la crise du logement s’accélère (flambée des loyers, envolée des expulsions locatives…), c’est bien évidemment parce qu’on nous présente la facture d’une crise qui n’est pas la nôtre ! « C’est aux salariés, aux habitants, à la population de mettre le nez dans ses affaires pour imposer le droit au logement » a-t-il asséné avant de développer le plan d’urgence du NPA en matière de logement (lire  p. 4, la fin de l’intervention de Philippe Poutou), insistant sur un point : l’application de la loi de réquisition des logements vides appartenant aux grands bailleurs et institutionnels, prenant Jean-Luc Mélenchon au mot : « pourquoi attendre les élections ? C’est aux maires du Front de Gauche de prendre de tels arrêtés de réquisition. Alors, chiche ? !»
Max Bess