Publié le Samedi 16 juillet 2011 à 09h39.

Murdoch l’intouchable.

Rupert Murdoch, le propriétaire de presse le plus puissant du monde, a mis fin à l’hebdomadaire britannique News of the World. Ce journal à scandales est soupçonné de recueillir depuis des années ses informations par des écoutes téléphoniques et de la corruption. Il n’a par exemple pas hésité à trafiquer la messagerie vocale d’une jeune fille enlevée et assassinée, laissant croire à ses parents et à la police qu’elle était encore vivante. La décision de fermeture du journal n’a pour but que de sauver l’achat, crucial pour Murdoch, du plus important bouquet télévisuel payant britannique, BskyB.

Murdoch, milliardaire ultra-réactionnaire, est à la tête d’un empire médiatique (Fox news, Wall Street journal, The Sun, The Times, etc.) qui fait de lui un homme politique intouchable aux États-Unis comme en Grande-Bretagne, capable de faire et défaire les gouvernements. Aux États-Unis, il finance très largement les républicains et est un ardent promoteur du très réactionnaire Tea Party. Il a soutenu avec ses journaux les trois campagnes électorales de Tony Blair dont il était très proche. En 2010, il change de cap et son soutien aux conservateurs a été crucial pour la victoire de Cameron. Ce dernier, ami personnel, vient de lui confirmer, malgré le scandale, son feu vert pour le rachat de BskyB. Ainsi va la presse dans les pays capitalistes où elle est « libre ». Devenue multimédia, c’est une marchandise de plus en plus concentrée dans quelques groupes dont les propriétaires non seulement interfèrent sur les rédactions mais aussi sur les gouvernements.