Un an avant le début des épreuves olympiques en France, c’est autre sport qu’on découvre au fil des semaines : celui de la corruption, qui s’ajoute donc à la bétonisation des quartiers et à la relégation des plus pauvres.
On le sait, là où le béton pousse, les pots-de-vin aussi, mais on peine toujours à en mesurer l’ampleur et à imaginer toute l’intelligence et le cynisme mis en œuvre.
Ces dernières semaines, la presse s’est fait l’écho des perquisitions qui ont eu lieu dans les locaux du Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojop), à Saint-Denis (93) et dans ceux de l’établissement public chargé des infrastructures, la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), à Paris, en raison de soupçons d’irrégularité sur des marchés publics.
Pour l’instant, l’enquête se poursuit sans qu’on sache bien ce que recouvre la prise illégale d’intérêt, le favoritisme et le recel de favoritisme. L’information est certes passée mais les rédactions se sont bien gardées de faire une publicité excessive à ses événements.
Seul Mediapart nous a précisé qu’une entreprise d’événementiels serait en cause et expliqué qu’il y aurait une confusion entre organisateurs et prestataires.
C’est aussi Mediapart qui nous a appris début juillet que le contrôleur général économique et financier (CGefi), un haut fonctionnaire de Bercy devant veiller au bon respect des procédures au sein de la Solideo, a bénéficié d’une prestation de l’établissement public qu’il était censé contrôler (sous forme de location de chalets).
Machine à cash et à béton, machine à arroser les copains, les jeux Olympiques sont archi-subventionnés pour devenir un faire-valoir aux États vis-à-vis non seulement de leurs homologues mais aussi de leur population. La discrétion reste donc de mise.
Pourtant, tout n’est pas permis au nom du sport. Comme pour la FIFA, la fédération française de rugby, celle de tennis, des comptes devront être rendus ! À quelques jours de l’installation de la flamme olympique dans Paris, aucune raison de décerner des médailles… à la corruption et l’abus de biens communs.