A l'issue d'une longue course poursuite avec des policiers, un homme a été abattu samedi dernier à l'aéroport d'Orly alors qu'il menaçait avec un pistolet une militaire tout en proférant des menaces de mort et son désir de « mourir pour Allah »... C'était d'après le procureur de Paris - transformé pour l'occasion en enquêteur de personnalité (!) - « un homme violent et destructeur, délinquant récidiviste, radicalisé en prison »... Une enquête a donc été ouverte pour « tentative d'homicide, d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste ainsi que pour association de malfaiteurs terroristes criminelle ». Et le parquet antiterroriste l'a confié à la section antiterroriste de la brigade criminelle du 36, à la sous-direction antiterroriste de la PJ et à la DGSI. Rien que ça !
Tout cela s'est passé dans une tourmente médiatique destinée à nous rappeler que nous serions en état de quasi guerre civile. Et annonce la détermination du pouvoir de tendre vers une prétendue sécurité maximum : pose de nouveaux détecteurs de masse métallique et de caméras intelligentes capables de détecter des individus particuliers, réorganisation de la sécurité dans les aéroports autour d'un seul chef... Et tant pis si la surenchère appelle la surenchère d'une Le Pen et d'un Fillon, dénonçant encore une fois le laxisme du gouvernement et exigeant la plus grande fermeté. Soit l'exact contraire de ce qu'ils réclament pour eux-mêmes !
Deux jours plus tard, les liens avec la filière terroriste sont quelque peu remis en cause... L'agresseur avait consommé beaucoup d'alcool, du cannabis et de la cocaïne. Il semblait également fragile, et avait appelé sa famille la nuit de sa cavale, reconnaissant avoir « fait une bêtise »... Mais pour ce gouvernement et les médias à son service, peu importe : l'occasion était trop belle de déclencher tout l'arsenal de juridictions d'exception pour tenter de nous faire peur et détourner notre attention de leur politique antisociale... et de la grande délinquance des ministres et candidats à la présidentielle.
A l'évidence, avec le fils d'un élu d'extrême droite dans un lycée de Grasse, la tâche semblait difficile... Alors qu'avec un ancien délinquant nommé Zied, tout est plus facile !
Roseline Vachetta