Un comité de vigilance contre les violences policières a vu le jour à Pantin, à l’issue d’une conférence de presse le 30 décembre, rue Auger, au sujet des événements du 26 décembre…
Car le 26 décembre, dans cette même rue de Pantin, Zahra Kraiker, de son domicile, entend « une explosion ». Elle descend précipitamment dans la rue et constate que des jeunes de la cité sont aux prises avec les forces de l’ordre. « Là, on m’apprend que mon fils Bilal a été arrêté ». La mère, paniquée, essaie de raisonner les policiers et de s’interposer.
C’est que Zahra est inquiète. Une dizaine de jours plus tôt, Bilal a eu maille à partir avec la brigade spécialisée de terrain (BST). Ces BST sont des unités de la direction centrale de la police nationale, créées en août 2010 pour remplacer les unités territoriales de quartier (UTeQ), autrement appelées « police de proximité ». Le 14 décembre, la BST effectuait un contrôle d’identité dans un hall d’immeuble de la Cité Auger. Le contrôle d’identité tourne à l’affrontement, et Bilal reçoit un violent coup aux testicules assené par l’un des policiers, ce qui nécessita une hospitalisation. Dès le lendemain, Zahra Kraiker déposait une plainte contre les policiers auteurs de ces violences.
Plainte contre la police
Or, ce 26 décembre, ce sont les mêmes policiers, auteur des violences du 14 décembre contre Bilal, qui sont intervenus. Ces mêmes policiers vont de nouveau user de violence, cette fois-ci contre Zahra, ses deux enfants, et plusieurs autres mineurs présents dans la cour de l’immeuble. Une résidente de la cité a même pu filmer la scène.
Les deux enfants de Zahra et trois autres ont été placés en garde à vue. Zahra a déposé plainte devant l’IGPN, la « police des polices », pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ». Les cinq jeunes interpellés ont passé 48 heures en garde à vue puis ont été déférés à Bobigny pour rébellion et violences aggravées sur des personnes dépositaires de l’autorité publique...
Jean-Bernard Gervais