Publié le Mercredi 19 mai 2021 à 07h24.

Pour les innocents de Viry-Châtillon : « Pas de justice, pas de paix ! »

L’affaire dite « de Viry-Châtillon », qui avait vu l’attaque de plusieurs policiers par un groupe de jeunes, avait été extrêmement médiatisée en 2016. La droite et l’extrême droite s’en était goulument saisies pour appuyer sur les questions sécuritaires, le « laxisme » de la justice française et en particulier de la « gauche » au pouvoir, « l’ensauvagement » des banlieues pauvres et racisées…

La récente enquête de Mediapart révèle un scandale judiciaire. Elle met à jour une procédure judiciaire bâclée pour être bouclée le plus rapidement possible, probablement sous pression du gouvernement Hollande (avec Cazeneuve au ministère de l’Intérieur) afin de paraître aussi « ferme » que la droite sur les questions dites sécuritaires… Quitte à fabriquer de toutes pièces des coupables et à manipuler la vérité !

Pire qu’un fiasco, c’est un sabotage. Des « aveux » ont été extorqués ou prêtés à des jeunes innocents, par pression de la garde à vue, mais également avec la complicité d’un avocat commis d’office, les mensonges et les menaces des policiers, la manipulation des comptes rendus d’entretiens… On ne parle pas ici d’une erreur isolée, ou d’un policier un peu trop zélé. À tel point qu’aujourd’hui cinq avocatEs, indignés par les méthodes policières, ont décidé de déposer plainte, notamment pour « faux en écriture publique », tandis que le directeur de la Police nationale, Frédéric Veaux, déclare : « Je n’accepterais pas que cette affaire devienne le procès des policiers qui ont fait cette enquête ».

Cette police et cette « justice » démontrent encore une fois leur caractère raciste et de classe, au service de l’institution et des plus forts. Car en plus du caractère symbolique de la manipulation de la vérité et de la justice, cette procédure a fait subir aux différents inculpés plus d’un an de préventive et pour les condamnés à plusieurs années d’emprisonnement, brisant ainsi de nombreuses vies.

Les violences policières racistes se prolongent comme souvent en violences judiciaires. L’acquittement des accusés après des années de souffrance est bien la moindre des choses… Nous continuerons de nous mobiliser à leurs côtés à chaque fois qu’il faudra réclamer la justice ! Comme le répètent sans cesse et sans repos les familles des victimes de violences policières : « Sans justice, vous n’aurez jamais la paix ! »