Publié le Mercredi 1 juillet 2009 à 08h58.

Pouvoir d'achat-salaires : vivre, pas survivre 

Chaque 1er juillet, les traditionnelles revalorisations et augmentations sont dévoilées. Cette année encore, pour les salariés et les chômeurs, ce sera « régime sec ». 

Pour la troisième année consécutive, le gouvernement «du pouvoir d'achat» a confirmé qu'il ne donnerait pas de «coup de pouce» au Smic. La revalorisation du salaire minimum, au 1er juillet prochain, sera donc limitée au minimum légal (1,3%). Bref, les 3,5 millions de smicards verront leur taux horaire passer de 8,71 euros brut à 8,82 euros, et leur salaire mensuel (pour 35 heures) atteindra 1051 euros net (13,47 euros net de plus par mois).

Pour le gouvernement, qui n'a peur de rien, cette revalorisation est satisfaisante et permettra de lutter contre le chômage, puisque pour Brice Hortefeux, ancien ministre du travail: «Il vaut mieux une vraie revalorisation qu'un faux coup de pouce, qui aurait un effet boomerang sur l'emploi et sur les plus défavorisés, et remettrait en cause l'emploi, notamment dans les petites entreprises.» Les chômeurs indemnisés, qui sont actuellement 2 millions et dont la moitié touche moins de 946 euros par mois, tandis que trois chômeurs sur dix n'ont aucune couverture sociale, connaîtront le même sort avec une revalorisation a minima de 1%. Quant à la grande majorité des salariés, elle ne connaîtra qu'une très faible, voire aucune, augmentation de salaire, pour cause «de crise», ou pourra être licenciée comme les 108 salariés de l'entreprise Osram, qui ont refusé de baisser leurs salaires…

Dans le même temps, l'ensemble de la population va connaître des augmentations. Celles d'EDF (entre 2 et 3%), de la SNCF (3,4%), de la RATP (2%), qui s'ajouteront à celles des prix de l'alimentation, des loyers, du pétrole… Ces augmentations sont d'autant plus  inadmissibles que le fameux grand plan de relance de Sarkozy (26 milliards d'euros) prévoyait, notamment, 4 milliards d'investissements supplémentaires dans les entreprises publiques (EDF, GDF, La Poste, la RATP et la SNCF), dont 2,5 milliards… pour la seule EDF, 300 millions pour la SNCF et 200 millions pour GDF-Suez qui, elle, laisse ses tarifs inchangés malgré la baisse des prix du pétrole, alors qu'une baisse des tarifs du gaz à partir d'avril avait été annoncée !

On le voit de plus en plus chaque jour, le prix de «la crise» et de «la relance», ce sont d'abord les salariés, les précaires, les chômeurs, les retraités qui la payent et, au lieu de vivre, survivent. Il est urgent de changer la donne. Pour cela, il faut prendre sur les profits qui, malgré ce qu'on veut nous faire croire, existent encore. Il faut d'urgence rattraper les pertes de pouvoir d'achat accumulées depuis des années, en augmentant de 300 euros net les salaires, les retraites et les minima sociaux, ainsi que garantir les moyens de vivre correctement pour tous et toutes, avec au minimum 1500 euros net par mois. Mais aussi augmenter les salaires et les cotisations sociales, et en finir avec les exonérations, pour augmenter la protection sociale, les retraites, l'assurance-chômage… Mais, pour obtenir cela, il faut riposter en nombre et tous ensemble, en finir avec les journées de mobilisation isolées, se mettre d'accord autour d'une plateforme revendicative ayant un contenu, en particulier sur les salaires. 

Sandra Demarcq