La situation dans les prisons françaises se dégrade chaque jour un peu plus. Il y avait plus de 63 000 détenus en juin 2009, pour 51 000 places. Cette surpopulation est la conséquence directe de la politique répressive mise en place par le gouvernement. Elle est la principale cause de suicide des prisonniers. Le taux de suicide dans les prisons en France est le plus élevé de l'ex-Europe des Quinze : 35 suicides ont eu lieu depuis le début de l'année, 122 en 2009 et 115 en 2008. Le comité populaire 84 a donc décidé d'organiser chaque année une manifestation pour dénoncer les conditions d'incarcération des prisonniers. Ainsi, le 11 juillet à 13 heures, une trentaine de militants se sont retrouvés devant la prison du Pontet (Vaucluse) où depuis sa création en 2003, il y a eu treize suicides de détenus et une tentative de suicide d'un gardien. Nora, Abdel et Akim ont improvisé un discours en direction des prisonniers qui ont visiblement apprécié notre soutien. Cet échange était très émouvant car, contrairement aux années précédentes, les détenus ont dénoncé leurs conditions de détention en nommant le directeur de la prison qui les « laisse mourir ». Tous les militants présents étaient très émus (certains jusqu'aux larmes), notamment lorsqu'un détenu, des sanglots dans la voix, a crié son désespoir. Les détenus nous ont surtout demandé de ne pas les laisser tomber car ils ont besoin de savoir qu'ils sont soutenus. Nous leurs avons confirmé que nous continuerions à nous battre pour eux et pour que la vérité soit dévoilée sur leurs conditions de détention. Nous sommes partis le cœur gros en criant « nous ne lâcherons rien », « tout est à nous, rien n'est à eux ». Devant ce désarroi nous avons décidé de ne pas attendre un an avant de nous retrouver devant la prison mais d'y revenir tous les six mois et de nous impliquer en tant que visiteurs pénitentiaires. Nous sommes aussi en lien avec la famille de Moncef qui s'est suicidé dans cette prison en début d'année. Nous l'aidons dans ses démarches administratives pour la préparation du procès, notamment en l'accompagnant auprès du directeur de la prison et de son avocat. Comité populaire 84