Sous le titre « Le chômage baisse de 0,9 point en janvier » une certaine presse se réjouit de la situation de l’emploi… Pourtant, il n’y a pas vraiment de quoi, a fortiori avec le retour de la réforme de l’assurance chômage.
Toutes catégories confondues, il y a toujours 6 millions d’inscritEs à Pôle emploi. Pour les personnes en catégorie A (n’ayant aucun emploi mais étant en recherche active d’un contrat quel qu’il soit, CDI, CDD, emploi saisonnier, temporaire ou à temps partiel), c’est + 8,8 % en 1 an… Et les derniers chiffres du ministère du Travail donnent une idée plus précise en indiquant que le nombre de fins de contrat liées à un PSE a dépassé les 100 000 depuis mars 2020 (103 392 exactement), soit trois fois plus que pour la période précédente. Sont concernées, dans la moitié des cas, des entreprises de plus de 1 000 salariéEs. À cela il faut rajouter 6 900 procédures de licenciement économique concernant des entreprises de moins de 10 salariéEs.
Baisse des allocations
C’est dans ce contexte particulièrement difficile que le gouvernement persiste à maintenir sa réforme de l’assurance chômage ! Les allocations (pour celles et ceux qui en ont, c’est-à-dire moins de la moitié des chômeurEs)) sont certes prolongées jusqu’au 30 juin, l’entrée en vigueur des nouvelles modalités de calcul est repoussée (suite notamment à la censure du Conseil d’État) mais le gouvernement compte imposer cette régression d’ici l’été prochain.
Pour contourner le Conseil d’État et appliquer quand même sa réforme, le gouvernement modifiera les règles de calcul du salaire journalier de référence mais en appliquant un plancher. Résultat : les allocations ne seront pas divisées par quatre mais par presque deux (43 % maximum). Exemple concret : unE salariéE qui a travaillé six mois au SMIC touche actuellement 975 euros par mois pendant 6 mois. Avec le plancher l’allocation tombe à 659 euros (285 euros avec le projet initial).
Les chômeurEs vont devoir rembourser
Par ailleurs, pour « compenser » l’exclusion de milliers de personnes suite à l’allongement de la durée de travail nécessaire pour ouvrir des droits, le gouvernement a mis en place une prime pouvant atteindre 900 euros. Difficile de savoir combien de personnes l’ont touchée, tant les conditions étaient restrictives : être inscrit entre novembre 2020 et février 2021, avoir travaillé 138 jours en 2019 (dont 70 % du temps en CDD ou intérim), ne pas avoir une allocation journalière supérieure à 33 euros... CertainEs n’ont pas reçu la prime alors qu’ils et elles y avaient droit et, inversement, certains l’ont reçue « par erreur ». Et Pôle emploi ose annoncer que les personnes dans ce cas vont devoir rembourser ! Pour faire payer les chômeurEs ce gouvernement ne recule vraiment devant rien…