Publié le Mercredi 15 juin 2016 à 10h35.

Répression : S’organiser et riposter, il y a urgence !

La semaine dernière, nous avions essayé de faire un cadrage politique général sur la répression qui touche le mouvement social depuis la mise en place d’un état d’urgence permanent, accompagné des mesures liberticides de la loi Urvoas. Ce nouvel article fait le point sur l’état encore embryonnaire de la riposte.

Antoine libéré... mais toujours menacé !

Violemment arrêté à l’intérieur même de la manifestation lilloise contre la loi travail le 17 mai dernier par des flics de la BAC, Antoine, jeune libertaire antifasciste, adhérent de la CGT à Valenciennes, et François, un autre manifestant, sont comparus devant le TGI de Lille jeudi 9 juin pour violences à agents dépositaires de l’ordre public.

Incarcéré depuis trois semaines, Antoine n’a pu être libéré que grâce à la mobilisation. Plus de 300 personnes étaient présentes devant le palais de justice pendant les 8 heures du procès, et la pétition nationale a été largement signée. Pour autant, si l’on doit se féliciter de cette libération, le verdict est lourd : pendant 2 ans, ces camarades sont interdits de manifestation et à la merci d’une révocation des 8 et 10 mois de prison avec sursis auxquels ils ont été condamnés.

Solidarité avec les inculpés du 18 mai

Toutes arrêtées après les faits, 6 personnes sont aussi mises en examen dans le cadre de l’enquête sur l’incendie d’une voiture de police le 18 mai dernier, au cours d’une manifestation sauvage de riposte pour répondre à l’occupation de la place de la République par le syndicat Alliance. Des arrestations sous l’unique foi du témoignage d’un flic des renseignements généraux....

Les deux dernier interpellés l’ont été dans des fins de manifestation, hors des cortèges. En dramatisant les faits, et en les qualifiant de « tentative d’homicide volontaire » et de « tentative de meurtre contre agents dépositaires de l’autorité publique », les autorités policières et judiciaires envoyaient 3 militants antifascistes « dans le collimateur » en détention provisoire, et en assignaient deux autres à résidence, loin de leurs familles, de leur vie sociale.

Au plus vite et dans l’unité

Si les militantEs victimes de la répression bénéficient rapidement d’une solidarité de leurs organisations, il n’en est pas de même pour les anonymes et sans partis, chopés au hasard des charges policières, des contrôles préventifs avant les manifestations, etc. Il est donc de la responsabilité collective du mouvement de mettre en place des structures unitaires de solidarité contre la répression.

À l’appel de Nuit debout et d’organisations impliquées dans la lutte contre la loi travail, une réunion contre la répression se tient mercredi 15 juin afin d’établir une plateforme d’action exigeant la libération de tous les prisonnierEs et la levée des inculpations prononcées dans le cadre du mouvement, ou en application de l’état d’urgence.

Le nerf de la guerre

D’ores et déjà il est possible de s’impliquer dans le soutien concret en organisant des collectes de solidarité à toutes les victimes de la répression. L’absence de discussion sur les ­différents « tarifs » pratiqués par les avocats et leur réelle implication politique dans le soutien sont des problèmes qu’il reste à résoudre. Ce sera aussi un des objets de la réunion du mercredi 15 juin.

Le NPA est très attaché à la mutualisation des moyens et au maintien du principe de non-dissociation. Levée de l’ensemble des poursuites ! Libérez nos camarades !

Alain Pojolat

 

La cagnotte de soutien aux inculpés du 18 mai : https ://www.leetchi.com/c/solida…