Depuis plusieurs années, des cadres collectifs pour aider les étudiants ayant des problèmes de papiers tentent de se mettre en place sur les facs. Sur le modèle de RESF, des sections RUSF (Réseau université sans frontières) se sont montées dans plusieurs universités. Elles vivent de la participation d’organisations étudiantes mais aussi d’étudiants non organisés, solidaires, ou qui ont ou ont eu eux-mêmes des problèmes de papiers. Les étudiants étrangers n’ont pas le droit à l’erreur, contrairement à la plupart des étudiants, car le moindre « écart » met en danger le renouvellement de leur titre de séjour. En effet, les préfectures ont pour consigne de veiller au « sérieux des études », et guettent les étudiants étrangers changeant de filière ou redoublant. Ainsi, de nombreux étudiants étrangers se retrouvent en situation irrégulière à la suite d’un refus de la préfecture de renouveler leur titre de séjour. Chaque année, des dizaines d’étudiants sont expulsés de France. Les collectifs RUSF recensent de nombreux cas, suivent les étudiants ayant des problèmes, organisent des rassemblements, des concerts de soutien, et tentent d’empêcher les expulsions, etc. Ce réseau dénonce le fait que les universités se comportent de plus en plus comme des préfectures, que les préfectures puissent juger du « sérieux des études » alors qu’elles ne possèdent aucune compétence pédagogique. Il exige la régularisation de tous les sans-papiers et demande que la carte d’étudiant donne accès de droit à un titre de séjour. Pour la majorité des jeunes étrangers (hors Union européenne), étudier en France relève du parcours du combattant. Ils n’ont pas les mêmes droits que les étudiants français. Pour beaucoup, cela commence par l’obtention d’un visa étudiant, conditionné par un test de langue (alors que la plupart viennent d’anciennes colonies françaises et parlent déjà français). Ils doivent aussi posséder une somme d’argent très importante (environ 5 000 euros) sur un compte bloqué. Ils sont ensuite confrontés à la spirale infernale : pour obtenir un titre de séjour, on leur demande une inscription en fac mais pour obtenir une inscription en fac, on leur demande un titre de séjour !De plus, les étudiants étrangers sont la plupart du temps exclus des aides sociales et sont donc contraints de travailler pour financer leurs études encore plus que les autres étudiants, alors même que la loi ne les autorise à travailler que 21 heures par semaine. Nombre d’entre eux sont obligés de travailler au noir pour survivre. Ils subissent la politique du gouvernement d’une immigration choisie : sélection économique à l’entrée et flicage tout au long des études pour s’assurer que ces étudiants ne « profiteront » pas de leur présence en France pour s’y installer et y travailler. Le NPA participe aux collectifs RUSF, car la lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers passe par cette solidarité à la base.