Publié le Lundi 14 décembre 2020 à 22h49.

Rouen : «Notre camarade Valentin condamné injustement pour usage de la liberté d’expression à l’encontre du Ministre Darmanin»

Aujourd’hui, 14 décembre 2020, le tribunal correctionnel de Rouen a décidé de condamner Valentin, militant CGT à 100 jours amende de 15€ pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique. En l’espèce, il lui était reproché d’avoir crié «DARMANIN violeur, sale violeur» le 26 juillet dernier à l’occasion de la venue du Ministre à St Etienne du Rouvray.

Cette peine est loin d’être dérisoire pour un ouvrier ajusteur dans l’automobile sachant qu’elle équivaut au montant d’un mois de salaire. Pire encore, chaque fraction de 15€ non payée entraine son incarcération pour une journée. C’est la démonstration que nous sommes face à une justice de classe !

Alors que le Ministre Darmanin multiplie les écrits mensongers et diffamatoires à l’encontre des nombreux manifestants pacifiques injustement arrêtés dans la manifestation de samedi dernier à Paris, les présentant comme « individus ultra-violents », la justice condamne lourdement Valentin qui a juste voulu exprimer sa colère face à nomination comme Ministre d’un responsable politique accusé de viol.

Si la présomption d’innocence doit être respectée, celle-ci ne peut avoir pour objet ou pour effet de limiter la liberté d’expression. Comme le souligne notamment Amnesty International, de nombreux.ses manifestant.es sont régulièrement condamné.es pour outrage sur la base d’une loi vague permettant surtout de limiter le droit d’expression pourtant reconnu par la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne.

Cette lourde condamnation intervient dans un contexte où le droit des manifestants est remis en cause, tant à Rouen (interdiction de manifester en centre-ville, détention arbitraire par les forces de police, amende pour tapage diurne) qu’au niveau national par l’adoption en première lecture de la Loi Sécurité Globale.

D’ores et déjà, Valentin a d’ores et déjà décidé de faire appel de cette décision scandaleuse.

La liberté d’expression, comme celle de manifester, constituent des droits fondamentaux dont nous ne pouvons accepter la remise en cause.

 

Nous exigeons:

-L’annulation de la peine prononcée contre Valentin

-La suppression des infractions «d’outrage à personne dépositaire de l’autorité publique» et «émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme» dans le cadre des manifestations

-La fin de toutes les techniques illégales, nassage, privation de liberté, utilisées par les forces de l’ordre

- La suspension immédiate du projet de Loi Sécurité Globale

Rouen, le 14 décembre 2020

Collectif en solidarité avec les réprimé.e.s lors de la venue de Darmanin le 26 juillet 2020

 

Le lien sur la tribune de solidarité.