Succès encourageant pour l’édition 2010 de la Semaine anticoloniale. Diverses, les initiatives ont toutes su trouver leur public. Le salon du livre anticolonial a salué l’œuvre de Claude Liauzu, mort en 2007, en primant son ouvrage Colonisations, migrations, racisme, histoires d’un passeur de civilisations (éditions Syllepse). Ce chercheur, militant de l’antiracisme, fait figure de précurseur, et ses analyses sur la formation des identités collectives sont d’une acuité toujours prégnante. Les auditions au squat Jeudi noir de la place des Vosges, ont vu se succéder nombre d’historiens de renom pour établir le lien entre identité nationale et identité coloniale. Le Colloque des peuples colonisés d’outre-mer a fait tomber le masque de la coopération française et consolidé les points de convergence entre Kanaky, Guadeloupe, Haïti et Comores, illustré par les pratiques coloniales à Mayotte. L’association Vérité et Justice pour Fahrat Hached a remis dans l’actualité l’assassinat en 1952 de ce dirigeant du mouvement national tunisien, fondateur de l’UGTT, perpétré par une organisation secrète liée au gouvernement français de l’époque. Un dépôt de plainte a pu être fait au mois de mars. Point d’orgue de la semaine, la manifestation a réuni 6 000 personnes. Le prix du colonialiste de l’année été décerné à Éric Besson mais il y avait beaucoup d’autres sélectionnés comme l’Otan, Bolloré, Guéant, Netanyahou. Grosse frustration, l’annulation in extremis du Salon anticolonial, en raison du revirement brutal aux motifs obscurs de la Mairie de Paris, sur sa parole de mettre le Palais Brongniart à disposition. Pour renforcer la dynamique de la Semaine, un réseau d’échange et de réflexion, Sortir du colonialisme, est en phase de structuration. Son but sera d’impulser et de coordonner le combat contre le colonialisme et la recolonisation.