Publié le Vendredi 18 juillet 2025 à 15h00.

Martine Granier

Pour nous, ses camarades au sein du comité Montpellier du NPA, c’est bien sûr la figure de la militante qui vient d’abord à l’esprit. Martine militante semait déjà la zone dans le lycée où son père était proviseur... Même si nous ne l’avons pas connue à cette époque, nous pouvons aisément l’imaginer. 

Révolte et internationalisme

Sa révolte, son refus profond de toute injustice, sa ténacité l’auront marquée jusqu’au bout et nous permettent de comprendre son parcours politique qui l’a amenée de la JCR des années 1960 au NPA, en passant par la Ligue communiste et la Ligue communiste révolutionnaire, toujours fidèle à la IVe Internationale. Car l’internationalisme, elle l’avait chevillé au corps. 

Par sa présence et sa constance, elle a marqué la lutte en soutien à la Palestine, aux Kurdes avec qui elle avait su tisser des liens. De la même manière, elle s’est toujours investie dans le féminisme, la défense des droits des femmes. S’investir, ne pas faire les choses à moitié, voilà une constante aussi chez elle.

Pour nous, Martine, c’est celle qui ne lâchait rien, capable de discuter des heures pour arracher une virgule, avec parfois un soupçon de mauvaise foi. C’est grâce à cet acharnement que le NPA a obtenu, en 2010, un programme bien marqué à gauche pour les élections régionales dans le cadre de la liste « À gauche maintenant », ce qui n’était pas vraiment acquis au départ.

Et, encore sur le terrain électoral (même si, à ses yeux comme à ceux du NPA, ce n’était pas un terrain privilégié), il faut souligner le rôle important qu’elle a joué en 2014 pour la constitution de la liste aux élections municipales « Montpellier sociale, écologiste et solidaire ». Toujours là pour accompagner les camarades à prendre la parole en public et à répondre aux interviews.

Il faut dire que Martine a été notre porte-parole, en duo avec un camarade qui se réclamait plutôt de la mouvance libertaire. L’excellent travail que tous deux ont pu mener tient pour beaucoup à leur capacité à rechercher ce qui rassemble et au respect mutuel qui a débouché bien sûr sur une belle amitié. Une constante chez Martine que de tisser des liens d’amitié au-delà des désaccords politiques.

La vie et la lutte à plein régime

Martine, elle avait besoin de militer. Elle ne pouvait pas imaginer ne serait-ce qu’une journée sans lutter, condition nécessaire pour elle, pour se regarder dans le miroir. C’était une amoureuse de la vie qu’elle a croquée à pleines dents. Sa voix cassée par les cigarettes et son regard pétillant sont inoubliables. Comme le sont les soirées chez elle et Gilles après les réunions publiques, les « after » qui ont vu défiler les invitéEs du NPA34, avec une place particulière pour Olivier qui avait droit à chaque passage à un bon foie gras du Sud-Ouest.

Parce que le Sud-Ouest, et en particulier Toulouse, a joué un rôle important dans sa vie, comme l’illustre son amitié avec Daniel Bensaïd et son admiration pour lui.

Martine aimait chanter, danser, rire. Et les soirées festives de l’Université d’été du NPA en ont gardé le souvenir. Voilà... camarade Martine, tu restes dans nos cœurs. Hasta siempre !

Ses amiEs et camarades du comité Montpellier du NPA