Les 11 et 12 mars s’est tenu un conseil politique national (CPN) du NPA en présentiel et en distanciel, les camarades de régions étant souvent restéEs dans leurs villes pour les manifestations… et parce que les cheminotEs étaient bel et bien en grève.
Après la semaine décisive du 7 mars et la jonction avec la grève féministe du 8 mars, le mouvement de grève commençait à marquer le pas et dans les assemblées générales on était toujours peu nombreuxEs. Tout était encore ouvert pour monter d’un cran avant la manifestation du 15 mars (dont la date précise était alors encore incertaine puisque calée sur la réunion de la commission mixte paritaire).
Vitalité et profondeur du mouvement
Ce qui est certain, c’est que tout au long de nos discussions pour évaluer où en était le mouvement, il n’a échappé à personne qu’en dépit d’une auto-organisation faible, à laquelle nous poussons en général partout où nous sommes, le mouvement avait une force et une profondeur rarement vues depuis longtemps. Un signe selon les camarades qu’il ne cesserait de nous surprendre, à la manière dont le mouvement des Gilets jaunes a pu le faire en son temps.
Le fait que l’unité syndicale tienne est un facteur favorable à l’union dans la rue et dans les boîtes, malgré des dates de mobilisation parfois bien lointaines et « saute-moutons ».
Aux travailleurEs de décider
Depuis, bien sûr, la situation a passé un cap. D’abord grâce aux éboueurs, on a inventé le jet de poubelles, puis avec l’utilisation du 49.3 et le rejet des motions de censure, on a expérimenté le feu de poubelles. Lors du CPN et depuis, notre cap n’a pas changé : le retrait de la contre-réforme, l’augmentation des salaires, la réduction du travail, la fin d’un productivisme qui abîme ce qu’il reste de notre planète. Nous maintenons que c’est aux travailleurEs eux-mêmes de décider. Les politiques voulues par la clique aux services des actionnaires, des banquiers et des grands patrons (qu’elle s’appelle Renaissance, LR ou RN) ne peuvent que rencontrer l’opposition d’une frange toujours plus large de la population. C’est cette opposition qu’il nous faudra, avec d’autres, structurer pour qu’elle devienne dans la rue et par la grève une force de transformation évolutionnaire de la société.
Par ailleurs, le CPN a aussi discuté longuement de nos interventions de solidarité au plan international, et notamment avec les UkrainienEs en lutte pour leur indépendance, avec les Turcs et les Kurdes après le séisme, et de renforcer nos actions envers Mayotte et les Antilles.
Le NPA s’est donné pour objectif, outre le mouvement en cours, de participer de façon centrale et prioritaire à la mobilisation des mégabassines des 25-26 mars et à celle contre le projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, le 3 juin prochain. Bref, un CPN pour une organisation au service des luttes et d’un projet de société !