La PFA s’est réunie le 14 janvier afin de prendre une décision concernant son avenir suite à la scission du NPA. Le texte suivant est une version condensée de la position qu’elle a majoritairement adoptée à cette occasion.
Lors du dernier congrès du NPA, nous n’avons pu empêcher la scission. Nous avons porté jusqu’au bout un projet politique de sortie de crise par le haut, la refondation révolutionnaire du NPA, seule issue possible face à la scission et au marasme.
Nous considérons que ni la B ni la C, toutes les deux minoritaires, ne sont légitimes à se revendiquer « le NPA ». Elles portent chacune à leur niveau des responsabilités dans l’explosion de notre parti, même s’ils ne sont pas équivalents puisque la PFB a provoqué directement la scission.
Toutefois, ce qui fait la spécificité de la PFA ne se limite pas au simple refus de la scission. Nous souhaitons un parti :
– qui se dote d’un programme de transition réactualisé et qui esquisse les traits d’une société communiste crédible et désirable ;
– qui défende un projet de révolution socialiste anti-productiviste par la réorganisation de la production et de la reproduction ;
– où la question des oppressions est au cœur de sa stratégie, son programme et son intervention ;
– qui rouvre le débat sur nos diverses hypothèses stratégiques ;
– un parti révolutionnaire, indépendant des réformistes ;
– implanté dans les lieux de travail, de vie et d’études ;
– enfin un parti dont les comités ne sont pas de simples exécutants mais au cœur de son fonctionnement.
Nous considérons que nous ne pourrons pas mener cette politique au sein du NPA-C. En effet, nous avons avec la C de nombreux désaccords. Sur la question des oppressions, nous refusons tout ouvriérisme réducteur et défendons d’intervenir dans les mouvements autonomes. Concernant l’extrême droite, nous pensons qu’il y a urgence à la combattre, y compris en constituant des cadres unitaires. Sur le front unique, nous défendons un front unique de la base au sommet et non le seul regroupement d’une partie de l’avant-garde. Enfin, l’héritage marxiste et révolutionnaire ne doit pas être un prétexte pour éviter toute réactualisation de notre projet : le refus de voter lors du congrès du NPA-C une motion pour initier l’élaboration d’un programme de transition est pour nous un très mauvais signal.
Surtout, nous sommes en désaccord avec le fonctionnement en front de micro-partis en concurrence, ne permettant pas de mener une politique commune et tirer des bilans collectifs. Pour y avoir un poids, nous serions contraintEs de nous construire nous aussi en un micro-parti et d’adopter des comportements fractionnels. Or, cela n’a jamais été notre but : nous souhaitons un vrai parti révolutionnaire.
Si aucune des propositions faites par les deux composantes issues de la scission ne nous satisfont, nous estimons toujours nécessaire de militer dans une organisation.
Nous faisons donc le choix d’entrer dans l’organisation issue de la PFB, avec laquelle nous avons des accords sur la nécessité d’un parti, l’importance des oppressions, l’urgence climatique et la lutte contre l’extrême droite, mais avec laquelle nous conservons nos désaccords et une distance critique.
Nous réaffirmons la nécessité d’un parti stratégiquement délimité et d’un programme révolutionnaire. Nous nous opposerons à toute tentative de recommencer l’aventure du parti large, sans délimitation stratégique, qui nous a menéEs à la catastrophe actuelle. Et nous nous battrons pour que se tienne un congrès démocratique de refondation révolutionnaire.
C’est pourquoi nous intégrons l’organisation dite NPA-B sous la forme d’une tendance qui cherche à convaincre et dont les idées ont vocation à devenir majoritaires. Sans revenir à un fonctionnement en front de micro-partis, nous sommes pour préserver le droit de tendance, avec des droits et des devoirs — un acquis fondamental de notre tradition politique. Nous ferons vivre ce nouveau parti de manière constructive, en nous investissant dans nos comités, les commissions, les instances de direction, mais aussi en y défendant notre orientation, notre projet et nos idées.
CertainEs camarades et comités, qui refusent l’alignement ou dont la division signerait la disparition, feront d’autres choix politiques. Nous souhaitons aller à la rencontre de tous ces comités et défendons le droit à l’expérimentation concernant leur structuration. Nous continuerons, le temps qu’il faudra, les discussions avec elleux, en maintenant des structures d’échanges et d’interventions suite à cette scission qui nous a été imposée.
Alors que la réforme des retraites arrive, il est plus que jamais important de maintenir les communications entre organisations issues du NPA, de continuer à agir de manière unitaire, et de rester ouvertEs à tout processus de recomposition.
Aujourd’hui, à l’aube d’un puissant mouvement social, il est toujours possible et urgent de refonder un parti révolutionnaire !