P’tit Patrick s’en est allé mardi 15 novembre, et toutes celles et ceux qui le connaissaient sont immensément tristes. Il était issu d’une famille de gens du voyage, comme il y en a beaucoup à Montreuil.
Patrick était un militant de longue date de notre courant. Il avait rejoint la LCR au milieu des années 1980. Depuis, il avait fait preuve d’une fidélité et d’une énergie militante à toute épreuve. Près de 40 ans de combats : antiracisme, droit au logement, 5 élections présidentielles... et des luttes syndicales au sein de la CFDT puis de la FSU après 2003. Il a aussi fait parti du service d’ordre de l’organisation durant de longues années.
Ce camarade très doux, très calme, ne s’énervait jamais. Il promenait sa bonhommie et sa gentillesse de parcs en squares à travers toute la ville. Les enfants de Montreuil le connaissaient bien. Montreuil, c’était SA ville : il y était né, il y habitait, il y travaillait et il y avait même pris sa retraite. Il connaissait l’histoire et la moindre rue de la ville.
Patrick avait pris sa retraite en 2018, après 40 ans de travail à la mairie de Montreuil dans les espaces verts. Il avait un vrai sens de ce que devait être un service public. Dans les services municipaux, tout le monde le connaissait et l’appréciait.
Au métro Croix-de-Chavaux, chaque vendredi pour distribuer le tract de la semaine
Pendant des années, nous nous retrouvions à quelques-unEs au métro Croix-de-Chavaux, le vendredi à 17 heures pour distribuer le tract de la semaine du parti. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, il était avec nous, dès qu’il avait fini le boulot.
En 2019, lors des grands mouvements de novembre-décembre, il s’est beaucoup investi dans la lutte contre la « contre-réforme » des retraites. Alors jeune retraité, il s’est battu comme un lion pour que les autres ne finissent pas leur vie comme des chiens. Il était de toutes les réunions du comité interpro à la Bourse du travail, de toutes les assemblées générales dans la grande salle de la mairie (qu’il avait généralement lui-même réservée), et évidemment de toutes les manifs sauvages que nous organisions au départ de Montreuil pour rejoindre le cortège parisien. Il était devenu pour toutEs le « rebelle à la mèche rebelle », celle qui lui tombait régulièrement sur les yeux et que d’un geste il remettait à sa place.
À sa grande peine, il ne pouvait pas être candidat à l’élection municipale sur les listes présentées par la LCR puis le NPA car il était assigné au devoir de réserve propre aux salariéEs de la mairie. Tant pis, il prenait la pose avec nous pour la photo de groupe. Il n’y a qu’aux municipales de 2020 qu’il a pu enfin être candidat sur la liste « Montreuil rebelle », soutenue évidemment par le NPA. Il s’est bien amusé qu’enfin son nom apparaissent sur le bulletin de vote !
Tu vas nous manquer, camarade ! Mais nous continuerons en ton nom le combat que tu as commencé. Hasta la victoria ! Siempre !