Publié le Dimanche 6 septembre 2015 à 09h36.

Une Université antiraciste

La question des migrantEs ne fait pas que la Une des médias et des discours politiciens : elle était aussi très présente à l’Université d’été du NPA, mais sur une base très différente des discours dominants, celle de la lutte et de la solidarité, de la liberté de circulation et d’installation, donnant la parole aux premiers concernéEs.

Yousif Fatihelrahman (dit Fathi), une des figures des luttes de La Chapelle de ces derniers mois, était ainsi un des intervenantEs au meeting de l’Université où il a plaidé que sur le fond la solution passerait par les transformations politiques dans les pays d’origine, le soulèvement des populations contre leurs gouvernements et contre la domination des pays occidentaux.

Il faisait aussi partie des intervenants participant à un atelier spécifique ouvrant un débat de fond sur la question des migrantEs et de l’Europe forteresse au côté de Sidi Soumaré, délégué de l’Union nationale des sans-papiers. C’est en repartant du rôle de l’impérialisme qu’on peut comprendre le lien entre domination des pays du sud, renforcement des frontières de l’Europe, racisme d’État et politiques liberticides. C’est aussi sur cette base qu’on casse l’argument de la division construite par le gouvernement français entre réfugiéEs et migrantEs économiques, mais aussi que l’on peut articuler cette question avec celle des Roms, migrantEs de l’intérieur de l’Europe.

Comprendre les racismes pour mieux les combattre

Deux autres moments ont permis de renforcer nos analyses sur le racisme. Animé par Michèle Sibony de l’Union juive française pour la paix (UJFP) et Julien Salingue, un atelier consacré à l’islamophobie et à l’antisémitisme a permis dans une salle comble de combattre toute idée d’une hiérarchie des racismes. Il a aussi renforcé la nécessité de comprendre les spécificités des différentes formes que prend le racisme, et des rôles différents que celles-ci jouent selon les périodes.

À partir de la situation aux États-Unis à la lumière du mouvement « Black lives matter » et d’un retour sur l’histoire, Matthieu Bonzom a proposé au débat une analyse marxiste du racisme comme « racisme structurel ». Sur la base de cette histoire et de cette analyse peut se comprendre à la fois l’importance de ne pas rabattre la lutte contre le racisme à la lutte des classes, mais aussi l’articulation nécessaire entre les deux. C’est ainsi que l’on peut saisir l’importance stratégique de la prise en charge de l’auto-organisation des raciséEs.

Enfin, une réunion spécifique du Off a permis d’échanger sur les perspectives de rentrée sur la question des migrantEs, sans-papiers et Roms, ainsi que sur les luttes dans les quartiers populaires. Sur la première question, outre un développement des informations entre les différents comités via le développement de la commission antiraciste, nous défendons l’importance de dates centrales de mobilisation ces prochaines semaines. De plus, le 31 octobre prochain, le NPA doit contribuer à la mobilisation à l’occasion du 10e anniversaire de la révolte des quartiers de 2005.

Denis Godard