Publié le Vendredi 13 avril 2012 à 19h08.

De meeting en réunions publiques....

À Mulhouse, une gageure… réussieFaire un meeting à Mulhouse un samedi de Pâques, une gageure ! Pourtant en ce week-end alsacien parmi les plus « creux », 90 personnes sont venues écouter Philippe Poutou. Cela témoigne d’un vrai intérêt pour Philippe et d’un regain d’intérêt politique. Il vaudrait d’ailleurs mieux dire que le public, populaire et ouvrier, n’était pas venu écouter mais participer. Le meeting a été introduit par des militants des entreprises Schindler et Tresch en lutte contre leur fermeture. Auparavant, dans une rencontre avec Philippe, des syndicalistes d’entreprises de la région avaient discuté sur les moyens de renforcer et rendre plus efficaces les actions déjà communes des salariés de Tresch, Schindler et Tempé. Lors du meeting lui-même, ce qui traduisait peut-être le mieux cette ambiance tout à la fois fraternelle et de travail, l’effort mis en commun pour refuser de payer la crise, ont été les interventions de jeunes militants du FdG, militants ouvriers souvent. C’était amicalement et du même camp qu’ils affirmaient leurs points de vue et leur question principale, « pourquoi les militants du NPA et du FdG ne travailleraient-ils pas plus ensemble ? », le camp de ceux qui savent qu’il faudra lutter ensemble ensuite, quel que soit l’élu. Ils ont tenu à dire que le FdG du Haut-Rhin avait décidé majoritairement de ne pas voter Hollande au second tour. Les introductions au meeting ont développé cette situation de luttes à venir. Un révolutionnaire tunisien a parlé de la situation arabe aujourd’hui qui annonce une deuxième révolution. Une autre des luttes en Europe qui pose la question d’un mouvement européen, le témoignage ensuite de rebellions d’intérimaires chez PSA qui attestent de la rage qui monte et enfin ce qu’on nous prépare au lendemain du scrutin avec les accords compétitivité-emploi. Nous aurons de quoi lutter ensemble. Un repas convivial ensuite avec les militants du FdG a permis de sceller concrètement et pour l’immédiat la volonté de préparer ensemble ce mouvement. 

Jacques ChastaingCaen, une allure de rassemblement d’IndignésAmbiance de lutte mardi soir au Centre de congrès de Caen, où Philippe Poutou tenait meeting devant 400 personnes. En détaillant son programme, le candidat du NPA a appelé les travailleurs et les jeunes à prendre leurs affaires en main. Il y a les figures imposées : l’élection, la nécessité de dégager Sarkozy ; il y a aussi les manches d’après : les luttes, les victoires sociales qu’il faudra aller chercher en faisant grève et en manifestant. En Basse-Normandie, pendant le débat électoral, les mobilisations continuent. Par exemple pour refuser la construction d’une nouvelle ligne à Très haute tension (THT) massacrant le bocage, pour acheminer l’électricité qui pourrait être produite par l’EPR en chantier à Flamanville, dans le Cotentin. Et aussi contre le racisme et la xénophobie. Hasard du calendrier, Sarkozy était à Caen trois jours après Philippe Poutou. Inconcevable de ne pas accueillir comme il se doit, c’est-à-dire en manifestant, celui qui reprend les thèmes de prédilection de l’extrême droite ! L’assistance, très jeune, avait une allure de rassemblement d’Indignés. Un débat animé sur la dette, l’éducation ou le logement a clos un meeting sans les effets de manche des politiciens professionnels, mais un meeting pour se rassembler, pour préparer les combats à venir... À Lyon, une soirée toniqueLe ton du meeting de Lyon, le 6 avril, était vigoureux, déterminé et propre à soulever l’enthousiasme des nombreux spectateurs, militants, sympathisants et autres, un peu plus de 350 personnes. Un camarade espagnol, Kevin, a dressé la situation en Espagne avant qu’une camarade de Lyon, Camille, membre de RESF et du collectif de vigilance contre l’extrême droite, ne rappelle les agressions racistes, xénophobes des groupes identitaires trop fortement représentés à Lyon. Le débat qui a succédé aux prises de parole fut très tonique : un représentant syndical des éboueurs, engagé dans la grève très suivie récemment à Lyon, a exposé leur dernière lutte contre la privatisation du service public orchestrée par la mairie PS (!) de Lyon (une pétition de soutien a été largement signée), un éducateur spécialisé a expliqué les coupes claires dans les budgets sociaux et les difficultés rencontrées pour faire une véritable prévention et aider les plus démunis à vivre décemment… De nombreux contacts ont été pris au cours de cette soirée. À Saint-Denis, un débat ancré dans les luttesDevant une petite centaine de personnes, une jeune camarade a rappelé les mobilisations dans la jeunesse et en particulier à l’université Paris 8 ; deux militantes du comité de soutien contre les expulsions ont présenté la mobilisation, depuis le mois de décembre, des familles expulsées de deux immeubles de Saint-Denis pour leur droit au logement qui passe aussi pour certaines familles par leur régularisation, avant qu’Olivier ne prenne la parole. Puis se sont succédé plusieurs interventions dans une ambiance chaleureuse plantée par une militante de SUD Territoriaux qui a expliqué comment, pour elle qui n’avait pas d’engagement politique, le mouvement des retraites a été une expérience enthousiasmante… On n’a pas gagné, mais c’est dans ce sens qu’il faut construire un mouvement d’ensemble. Un militant a rappelé l’actualité de la solidarité avec les Roms. Un autre camarade a pointé les enjeux des réponses aux attaques contre l’école. Enfin une militante de SUD a répondu à un des animateurs du Front de Gauche qui s’interrogeait sur la possibilité de se retrouver tous ensemble dans un rassemblement politique puisqu’on est souvent ensemble dans les mobilisations, que toute la question est de savoir à quoi la dynamique de la candidature Mélenchon sera utile. À Bar-le-Duc, solidarité et internationalismeCe soir du vendredi 6 avril, la salle était pleine : plus de 50 personnes dont bien des gens étaient debout. En premier, un de nos camarades africains nous a parlé du Sénégal. C’est son pays d’origine mais comme il dit : « ma patrie n’a pas de frontière, c’est le monde entier ». Puis, Romain nous a fait le compte rendu du mouvement des équipiers du Mac Do. Les débrayages et les actions se succèdent à la suite du licenciement abusif d’un des leurs, et il est intéressant de constater que les jeunes qui se laissaient humilier auparavant osent s’exprimer ouvertement et retrouvent leur dignité dans le mouvement. Puis Alain Krivine est intervenu, et un débat riche s’est formé autour du social, de l’écologie, avec la présence de militants anti-Bure et antinucléaires, des licenciements en Meuse avec les interventions de salariés d’Arcelor ou de diverses boîtes locales, de la pauvreté avec un représentant du mouvement de précaires « La Crise »...