Au coeur de la Bretagne rurale, aux confins du Trégor, s’est tenu le mois dernier, les 19, 20 et 21 août, le Festival des luttes, regroupant des représentantEs de plusieurs collectifs, tous hostiles à de (plus ou moins) GPIIN en Bretagne. Le dépliant annonçant la fête était très explicite : le point commun à tous ces projets est la recherche du profit inhérent au capitalisme.
L’initiative du festival revient à l’association locale « Douar Didoull », qui lutte contre les projets miniers que l’on veut nous imposer. La société Variscan est missionnée pour étudier la possibilité de relancer dans le secteur des activités minières dont l’on sait qu’elles seraient dévastatrices de terres agricoles, extrêmement polluantes, et quasi nulles pour ce qui concerne les retombées sur l’économie locale, notamment l’emploi. Il existe de tels projets dans plusieurs secteurs de Bretagne intérieure, au sud des Côtes-d’Armor, dans le Morbihan, et en Ille-et-Vilaine. Partout des collectifs tentent de se constituer.
Parmi les invitéEs, outre le stand de Notre-Dame-des-Landes, des anti-nucléaires annonçant la manifestation des 1er et 2 octobre, des militantEs opposés aux compteurs Linky, des FinistérienEs opposés à la construction d’une centrale au gaz à Landivisiau…
Très remarquée, l’intervention de l’association « Peuple des Dunes », qui se bat contre les extractions de sable en baie de Lannion, et qui compte à son actifs des manifestations de plusieurs milliers de personnes ! Il s’agit là pour le groupe Roulier (agrochimie) de ponctionner de grosses quantités de sable coquiller, riche en calcaire, destiné à des apports de calcaire sur les terres. Une lutte identique a déjà été victorieuse, face à Erdeven, dans le Morbihan, alors qu’il s’agissait de draguer du sable pour le groupe Lafarge (béton).
Outre le fait de permettre un échange d’informations sur toutes les luttes en cours, le gros intérêt du festival,a été de mettre en place, de fait, une ébauche de coordination entre des équipes militantes qui, pour défendre des causes diverses, n’en ont pas moins bien compris que leur intérêt était bel et bien de faire front commun. Il n’a pas non plus échappé à la presse qu’il s’était passé quelque chose à Plougonver, où plus de 2 500 personnes ont choisi de passer un week-end d’été à préparer les luttes à venir !