Toulouse : débat autour d'un front anticapitalisteLes fédérations locales de cinq organisations – les Alternatifs, Alternative libertaire, le Mouvement des objecteurs de croissance, l’Organisation communiste marxiste-léniniste, Voie prolétarienne et le NPA – organisaient jeudi 4 avril à Toulouse une réunion publique sur le thème « Face à la crise du capitalisme, débattons d’un Front anticapitaliste », rassemblant malgré une pluie diluvienne une petite centaine de motivéEs.Après une introduction générale, rappelant qu’un front des organisations anticapitalistes ne se décrète pas, mais sera le fruit de confrontations d’idées et de pratiques communes, chaque organisation a pu présenter brièvement son analyse de la situation, ses spécificités et ses points de convergence, puis le débat a permis d’échanger sur nos stratégies révolutionnaires et nos méthodes organisationnelles respectives, mais aussi sur nos tâches concrètes dans la situation politique actuelle. Car ce qui donnera corps ou non à un futur front anticapitaliste, ce sera bien la capacité de mener des campagnes politiques communes et à impulser ensemble des dynamiques larges de lutte, au travers notamment des cadres unitaires existants ou à construire.Quelques axes sont ressortis, comme l’opposition résolue au gouvernement et à l’austérité, tout en portant dans les luttes la nécessité d’une rupture avec le capitalisme et le productivisme. Ou encore la nécessité d’aller à contre-courant du nationalisme et du chauvinisme ambiants, et d’envisager une mobilisation internationaliste commune à l’occasion du 1er Mai.Au final, même si l’unité des anticapitalistes et révolutionnaires est loin d’être tgagnée, d’autant que certaines organisations manquent à l’appel, réunir anarchistes, trotskistes, maoïstes, décroissants, autour de cet objectif a été accueilli positivement par les militants syndicaux et associatifs présents, en recherche d’une réponse politique anticapitaliste et unitaire alternative aux partis institutionnels. Strasbourg : la riposte en discussionLe lundi 8 avril s'est tenue la table ronde organisée par le NPA strasbourgeois autour du thème « Quelle riposte face au gouvernement et au patronat ». À cette occasion, ce n'est pas moins d'une trentaine de personnes (dont environ la moitié de sympathisants et quelques militants d'autres organisations) qui s'est réunie pour débattre de l'actualité politique et des stratégies à adopter face aux attaques permanentes du gouvernement Hollande sur quelque terrain que ce soit : acquis sociaux, emplois, services publics, racisme, etc. Au lendemain du référendum sur la Collectivité territoriale d'Alsace (CTA) rejeté par la population, ce dont nous nous félicitons, l'ambiance n'est pourtant pas à l’allégresse et pour cause : l'abstention a été bien plus importante que le rejet des politiques d'austérité. Mais cela n'a pas empêché la discussion d'aller bon train. Le désenchantement produit par l'évidence d'une continuité entre la politique néolibérale de l'UMP et celle du PS, la tactique populiste de Mélenchon, qui ne profitent en dernier lieu qu'à une extrême droite dont la menace se fait grandissante en Europe…La crise du mouvement ouvrier et syndical, les résistances actuelles (PSA, Arcelor…) et les difficultés à organiser leur convergence ont été au centre des débats. Cette table ronde aura permis d'ouvrir un espace de réflexion collective et surtout, de renouveler celle-ci en y intégrant de nouvelles personnes, venues de divers horizons, qui ont en commun la volonté de renverser un système gangrené par sa propre crise.Avignon : non à la guerre au MaliOrganisée par le Collectif vauclusien contre la guerre au Mali, une réunion publique a eu lieu mercredi 3 avril qui a rassemblé 45 participants. Ce collectif a été créé à l’initiative de plusieurs organisations (Sud éducation, PCOF, POI, PG, groupe anarchiste, NPA). Un intervenant de l’association Survie a présenté un remarquable exposé sur le contexte et sa complexité. Certains éléments sont connus, certes, mais il a souligné que nous assistons à un retour en force de la Françafrique, avec des forces militaires françaises et membres « de services spéciaux ou autres conseillers » présents dans plusieurs pays de la zone et cela depuis des années (Tchad, Sénégal, Niger…). Plusieurs participantEs ont utilisé le terme de « pompier pyromane » pour désigner l’État français créant des facteurs considérables de déstabilisation dans cette région.La préservation des intérêts économiques de la France (plus de 60 sociétés françaises sont sur place au Mali) constitue bien sûr une donnée de grande importance, et toute la zone est riche en ressources exploitées (uranium au Niger, stratégique pour le secteur du nucléaire) ou exploitables dans un avenir proche (ressources en pétrole, gaz et minières en Mauritanie).Un participant algérien a fourni des informations sur la conjoncture dans son pays. Hollande s’est rendu dans ce pays sans doute pour obtenir le survol d’avions français, ce qui signifie que l’opération ne s’est pas déroulée dans l’urgence mais a bien été préparée en amont : blocage des frontières sud et guerre pour la succession du président Bouteflika.Pour notre part, nous avons insisté sur nos fondamentaux : combat anti-impérialiste et solidarité internationaliste, difficile à relayer concrètement vers la population malienne. En effet, cette population est fort divisée, partagée entre soutien enthousiaste à l’intervention, soutien critique et une franche contestation demeurant minoritaire.Le collectif a décidé de poursuivre sa campagne d’information, d’autant plus nécessaire que les médias accordent peu de place à la situation au Mali.