Les marches des fiertés, qui se dérouleront du 16 mai au 18 juillet, combinent une dimension festive indéniable et une dimension politique et représentent une mobilisation de masse. La question de la visibilité LGBTI est politique, car elle s’oppose à la honte et à l’invisibilisation causée par l’homophobie. De plus, les revendications du mouvement sont toujours à l’ordre du jour, et avoir une manifestation de masse qui le rappelle est un élément indispensable du rapport de forces. Enfin, de nombreux groupes aux idées proches des nôtres y seront, donnant de la visibilité à la question de l’affrontement au gouvernement.
Pour nous, la participation massive aux Marches des fiertés est donc un enjeu central de mobilisation, y compris de construction du parti, puisqu’y seront présents des centaines de milliers de jeunes, nous offrant ainsi un boulevard pour diffuser nos idées.
- L’austérité et la question des moyens
Les politiques d'austérité pèsent particulièrement sur les LGBTI. Qu’il s'agisse de la baisse du nombre de places d'accueil en foyer pour les LGBTI en rupture familiale, des coupes budgétaires dans la santé qui affectent les politiques de prévention et de soins du VIH/SIDA, ou encore du financement des associations de lutte contre l'homophobie et la transphobie, la politique économique austéritaire du gouvernement a un impact très concret. C’est pourquoi, dans nos campagnes contre l’austérité, nous incluons un volet LGBTI faisant le lien avec les revendications suivantes et menons une campagne spécifique.
- Travail et homophobie
L'homophobie et la transphobie au travail et à l'embauche est une réalité quotidienne. Aujourd'hui encore, les deux tiers des salarié-e-s LGBT n'osent pas faire leur coming-out au travail, et 87% (chiffres de la HALDE) y sont confronté-e-s à l'homophobie ou à la transphobie. Cela va des « blagues » au licenciement, en passant par le refus de promotion ou le harcèlement moral, la menace d'outing ou les violences physiques.
Nous préparons un matériel spécifique avec la CILT. Nous incluons un volet LGBTI dans nos campagnes et nos matériels en direction des lieux de travail. Nous participons aux cadres de lutte sur nos lieux de travail (commissions LGBTI et formations dans les syndicats, associations...)
- Education nationale et jeunesse
L'Education nationale est un champ de bataille où le gouvernement n’a cessé de reculé devant les réactionnaires, en lâchant sur les ABCD de l’égalité notamment et permettant la remise en cause des interventions en milieu scolaire des associations de prévention contre l'homophobie.. L’école est un des lieux centraux où s’apprend et se pratique l’homophobie : les violences subies y sont quotidiennes, ce qui se traduit notamment par le taux de suicide des jeunes LGBTI (4 fois supérieur à celui des jeunes hétéros). Il faut combattre dès l’école les stéréotypes de genre, en mettant en avant l'aspect social de la construction du genre, en promouvant une éducation aux sexualités ni sexiste ni homophobe, en ménageant des espaces et en recrutant des personnels pour que les LGBTI puissent parler des violences qu'elles et ils subissent, en intégrant ces questions à la formation des personnels éducatifs, en ouvrant des logements et des foyers et en mettant en place des bourses pour les jeunes LGBTI victimes de violences ou en rupture familiale. ...
Au niveau personnels de l'Education nationale, nous nous investissons dans le Collectif intersyndical pour l’égalité et dans les commissions LGBTI de nos syndicats. Pour nous tourner vers l’extérieur, un 4 pages sera écrit en commun avec la commission LGBTI, la CNIF et la commission Education nationale.
- Questions lesbiennes (PMA, parentalité, santé)
Face aux reculs et trahisons du gouvernement, nous revendiquons : une loi ouvrant l’accès à la PMA, libre, gratuite (remboursée par la sécurité sociale) et accessible pour toutes les femmes quelle que soit leur sexualité, qu’elles soient en couple ou célibataires, la reconnaissance immédiate de la parentalité de la mère sociale à la naissance de l’enfant, par simple déclaration en mairie, ainsi qu'une formation non-sexiste et non-homophobe pour les professionnels de la santé.
- Droits des personnes trans et intersexes
La France exige la stérilisation obligatoire des personnes désirant changer de genre avant l'autorisation du changement d'état-civil. A l'instar de l'Argentine ou de Malte, il serait pourtant possible d'ouvrir le changement d'état-civil sur simple demande, sans procédure judiciaire ni médicale. L’accès aux traitements hormonaux est un véritable parcours du combattant aujourd'hui. Les enfants intersexes continuent à être mutilés pour faire correspondre leur corps aux normes de sexe. Nous revendiquons donc : un libre accès aux traitements hormonaux et la dépathologisation de la transidentité ; l’arrêt des stérilisations forcées ; le changement de genre à l’état-civil sur simple demande ; la suppression de la mention de genre sur les documents officiels ; l’arrêt des mutilations des personnes intersexes, et des dommages et intérêts pour les victimes.
Nous participons activement aux mobilisations du mouvement trans et intersexe, et préparons en particulier la manifestation de l’Existrans.