Depuis deux mois, la commission LGBTI du NPA a pris des initiatives unitaires pour que se constitue un pôle radical, revendicatif et politique au sein de la Marche des fiertés de Paris. Ce choix de regrouper dans la Marche des fiertés toutes celles et ceux qui s’opposent à la politique du gouvernement, en particulier en ce qui concerne les droits des LGBTI, est une nécessité dans la période actuelle.
C’est une nécessité car le bilan de 4 ans de gouvernement PS est loin d’être satisfaisant. En effet, trois ans après l'obtention du mariage pour tou.te.s, l'avancée des droits pour les personnes LGBTI en est au point mort :
- La PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes et le changement d'état civil non judiciarisé pour les personnes trans – revendications essentielles du mouvement LGBTI – ont été sacrifiés par le gouvernement, soucieux de ménager les réactionnaires de la Manif pour tous, dans une situation politique déjà instable.
- Aucun véritable moyen n'a été mis en place pour lutter contre les LGBTIphobies, qui continuent de faire des ravages dans toutes les sphères de la vie (violences, précarité…), ou encore pour la santé des LGBTI (VIH/Sida…).
Mais c’est aussi la nécessité de reconstruire un courant combatif, anticapitaliste dans le mouvement LGBTI, de redonner à la Marche des fiertés un caractère plus politique, car nous savons que ce n'est que dans la rue et par la lutte que nous pourrons obtenir de nouveaux droits, et imposer nos revendications. Or la question du rapport de force, de la combativité, c’est ce qui nous différencie de l’Inter-LGBT, l’inter-associative organisatrice de la Marche des fiertés parisienne. Dans le mouvement LGBTI, beaucoup de choses ont évolué ces dernières années. Les Etats Généraux LGBTI de novembre 2015, auxquels nous avons participé, ont permis de voir qu'une frange importante du mouvement LGBTI, plus radicale, plus combative, ressentait elle aussi le besoin d'exprimer nos revendications dans la rue, de s'opposer au gouvernement, et de créer un véritable rapport de forces.
C'est pourquoi nous avons décidé d'essayer de rassembler ces différents groupes militants, afin que nous puissions défiler toutes et tous ensemble à la Marche au sein d'un pôle radical et combatif. Cette démarche d’unification est un succès : plusieurs forces ont signé l’appel à la constitution de ce pôle et sont investies avec nous pour le construire. Le 2 juillet, nous serons donc dans la rue, dans ce pôle où se regrouperont tous les cortèges des organisations et des personnes qui se reconnaissent dans une telle démarche. Un pôle qui si on le prépare bien en amont, en intervenant dans nos milieux, pourrait rassembler très largement, beaucoup plus que nous-mêmes, tous ceux et celles qui en ont ras-le-bol de cette politique. Dans la Marche des fiertés parisienne, nous voulons rendre visible l’opposition au gouvernement, le refus qu’il fasse sa campagne en instrumentalisant la question des droits des LGBTI.
C’est pourquoi il est essentiel pour le NPA dans son ensemble (pas juste pour les camarades LGBTI) de participer à la Marche. C’est une manifestation politique, et ce n’est pas parce que nous n’approuvons pas la politique menée par l’Inter-LGBT que nous pensons pour autant qu’il ne faut plus y aller. Au contraire, c’est dans la rue que nous proposons une autre politique, dans un des événements politiques les plus gros de l’année, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues, à qui il faut s’adresser, montrer qu’il y a d’autres voix qui s’élèvent et qui veulent se bagarrer dès maintenant, qui tirent un bilan critique de la politique du gouvernement. Nous appelons donc tous les camarades à participer massivement à la marche dans ce pôle combatif, derrière la banderole NPA, le 2 juillet 2016. Nous appelons à utiliser massivement le matériel déjà disponible au local (autocollants, affiches), à organiser des collages à partir de la mi-juin, et à differ le tract qui sortira fin juin sur la Marche des fiertés.
La commission LGBTI RP