Publié le Mercredi 22 février 2012 à 12h15.

Philippe Poutou à Nice

1, 2, 3, nous irons au bois…Vendredi 17 février, Philippe Poutou arrive à l’aéroport de Nice. C’est un bel après-midi ensoleillé, le temps idéal pour une petite ballade en forêt !

Nous prenons donc la direction de Carros et de son parc forestier. Là-bas, nous avons rendez-vous avec deux employés de l’Office nationale des forêts (ONF). Depuis 2008, les salariéEs de cet établissement public sont mobiliséEs pour dénoncer une gestion de leur outil de travail qui menace l’équilibre de la forêt française.Emmanuel Joyeux et Stéphane Lévêque nous entraînent sur le parcours de découverte de la botanique dont ils assurent l’aménagement et l’entretien. Au milieu des pins et des arbousiers, ces deux forestiers nous expliquent leur mission et nous font part de leurs inquiétudes quant à l’avenir.

L’ONF gère les forêts publiques (1,8 million d’ha pour l’État et 2,8 millions d’ha pour les collectivités), soit 27 % de la surface boisée française. Son action s’articule normalement autour de trois fonctions :• environnementale (biodiversité, protection des sols, fixation du CO2),• sociale (accueil du public, protection et recréation des paysages),• économique (récolte des bois).

Or, depuis quelques années, au nom de la rentabilité, l’accent est surtout mis sur la production de bois au détriment des deux autres fonctions. Cette politique de commercialisation à outrance entraîne de fait la disparition du métier de garde forestier. La règle de la RGPP, avec le non-remplacement d’un départ sur deux à la retraite, détruit 100 emplois par an. 28 sites ont disparu, les personnels sont de plus en plus isolés et, depuis 2005, on déplore 25 suicides dont 6 l’été dernier.

En se désengageant toujours plus, l’État prépare la délégation du service public de la forêt aux intérêts du privé. À terme, ce sera la fin du service public forestier. Alors comme les 9 500 salariéEs (6 400 fonctionnaires et 3 100 ouvriers sous contrat de droit privé) de l’ONF, posons-nous cette question : quelle forêt pour nos enfants ?

Philippe apporte aux forestiers le soutien du NPA dans leur lutte et promet de suivre le dossier. À ­16 heures, nous reprenons la direction de Nice où doit se tenir la conférence de presse, suivie de la réunion publique.4, 5, 6, nous ne paierons pas leur crise !La réunion publique avec Philippe Poutou s’est tenue à Nice devant un peu plus de 70 personnes. Un camarade a d’abord rappelé la situation locale : les Alpes-Maritimes sont le « fief » de la droite, de la droite dure : les Estrosi, Lucca, Ciotti… De ceux qui font rimer ordre moral, racisme, homophobie avec régression sociale, démocratique et écologique. 

Une militante du NPA jeunes a ensuite présenté la situation de la jeunesse : une génération de plus en plus précaire qui sert de variable d’ajustement au monde du travail. 

Puis, Philippe a pris la parole. Il y a la crise des pauvres, celle qu’on connaît, qui voit la précarité, le chômage et la détresse sociale augmenter. Alors qu’on nous demande encore et toujours plus de sacrifices, il y a aussi la crise des riches, celle qui voit les profits exploser. Il est temps de retrouver notre dignité, de réagir, de construire les luttes. Face à la crise sociale et écologique, une seule solution : le renversement du capitalisme !

Correspondants