Publié le Mercredi 18 mai 2016 à 11h04.

Les nôtres : Bernard Fréjabue

Un camarade et ami nous a quittés... Il est des personnes dont les convictions sont la vie même, et qui portent leur courage et les valeurs d’amitié et de camaraderie jusqu’au bout. Bernard était de ceux-là.

Il respirait ses idées comme il incarnait son quartier adoré, celui de La Plaine, qu’il a été l’un des premiers à considérer comme le cœur de la vie politique, populaire et culturelle marseillaise. Militant révolutionnaire, antifasciste, internationaliste et syndical infatigable, la maladie, plus têtue que lui, a fini par le détourner de ses combats et nous priver de lui.

Entré aux JCR puis à la LCR à la fin des années 1970, il était viscéralement lié à son organisation. En 1997, alors que la LCR ne comptait que des cellules d’entreprises ou de secteur, il fonde la première cellule de quartier à Marseille, la fameuse « cellule Plaine ». Elle était pour beaucoup de jeunes de « la Ligue » un espace de formation, d’échanges, et de réconciliation entre le militantisme révolutionnaire et la culture populaire, l’un des combats essentiels de Bernard. Chez « Fréja », c’était surtout un lieu de joie et d’amitié où il recevait ceux qui, venus d’ailleurs, laissaient La Plaine et Marseille les conquérir par la plus conviviale des entrées.

Bernard vécut la fin de la LCR comme un déchirement mais a maintenu son engagement dans le NPA dont, malgré les déceptions, il continuait de suivre l’actualité tout en étant très attaché à l’unité du mouvement ouvrier.

Militant syndical dévoué, Bernard était entré aux Chèques postaux en 1980 et avait immédiatement adhéré à la CGT. En 1991, il rejoint Sud PTT dont il était l’un des membres particulièrement actifs. 

Il s’était plongé dès le début des années 1980 dans le combat antiraciste et antifasciste. Révolté par la progression du FN dans les années 1990, il rejoint Ras l’Front dès sa création et le triangle rouge ne quittait jamais le col de son blouson de cuir.

Père attentif, Bernard était un ami et un camarade d’une sincérité totale à qui seuls la petitesse d’esprit et l’égoïsme étaient étrangers.

Nous lui ont rendu hommage le 7 mai au crématorium de Saint-Pierre avant de se retrouver au local de Solidaires.

Ses amiEs et camarades