Notre camarade Michelle est décédée à l’âge de 68 ans. Elle nous avait rejoints en 2008… après nous avoir annoncé : « Je vous préviens, je ne resterai pas » ! Et elle est restée, retrouvant les idées de sa jeunesse, de Mai 1968, le communisme et la révolution, qu’elle avait connues en militant à Lutte ouvrière, puis dans le groupe Union ouvrière.
Elle était toujours à l’affut de ce qui se passait en Grèce, au Japon, les luttes en Chine, les révoltes de la classe ouvrière noire des USA, des pays qui l’avaient marquée lors de ses voyages. Internationaliste, elle détestait tout ce qui tricolore.
Elle participait activement à la vie du NPA, les ventes sur le marché, les réunions, les collages d’affiches… et surtout à la feuille de boîte qu’elle allait diffuser à l’entrée des usines Dassault à Mérignac. 40 ans après la grève générale de Mai 1968, elle était restée convaincue que la classe ouvrière a un rôle déterminant pour changer ce monde qui la révoltait.
Après avoir hésité, ne s’en sentant pas capable, Michelle a beaucoup écrit pour notre revue locale, sur des livres, des films, des expos, sur des questions sociales et d’écologie, les droits des femmes, et puis sur tout ce qui la révoltait dans la société capitaliste. Si on avait eu une rubrique là-dessus, elle aurait certainement aussi écrit sur les chats, les oiseaux et les plantes qu’elle adorait.
Quand le mouvement contre la loi travail a éclaté, elle a été enthousiaste de voir que la jeunesse descendait dans la rue avec les travailleurs… Ce sont les dernières manifestations auxquelles elle a pu se rendre. Tout en faisant face à la maladie, elle a continué à suivre le mouvement en nous appelant après chaque manif…
Prof de sciences de la vie et de la terre retraitée, elle se rendait utile aux autres en militant, en donnant bénévolement des cours, en donnant confiance autour d’elle... Michelle était parfois emportée et impétueuse, souvent malicieuse. Elle avait cette fermeté dans les convictions et cette générosité qui donnent confiance, qui aident les autres à agir. On est heureux de t’avoir connue, on continue.
Ses camarades et amiEs