Depuis quelques jours, la campagne du NPA pour la recherche des parrainages permettant la candidature de Philippe Poutou s’est accélérée. Il faut dire qu’avec 200 promesses, notre candidature est en danger.
Les raisons sont multiples. Il y a bien sûr les difficultés de l’organisation, dans le contexte du recul du mouvement ouvrier, de la défaite sur la loi travail, de la répression. À plus court terme, il y a l’absence quasi complète de notre candidat dans les médias. Il n’est invité qu’une fois de temps en temps, cela alors qu’il y a plus de 100 créneaux politiques dans les grands médias par semaine, et alors même qu’il est crédité de 1,5 à 2,5 % dans les sondages ! Comme le disait Philippe en conférence de presse avec Christine Poupin lundi 16 janvier, « On ne s’attendait pas à ce que des médias, qui sont possédés en grande majorité par des capitalistes, fassent le jeu d’un anticapitaliste, mais tout de même ! »
Enfin, rappelons que la loi qui exige 500 parrainages d’élus est totalement antidémocratique car elle reproduit le fait que ce sont les candidats des partis ayant déjà des élus qui peuvent se faire connaître. Beaucoup de maires sont dégoûtés par le système actuel et refusent de parrainer, ce qui paradoxalement renforce ce système…
La dernière difficulté est l’enchaînement des primaires, celle de la droite puis celle la « belle alliance populaire ». Le débat s’organise donc autour des deux partis dominants, avec comme conséquence, comme aux États-Unis, de reléguer le débat réel au second plan.
Une campagne démocratique
Le NPA a donc décidé de lancer une campagne démocratique pour permettre la candidature de Philippe. Avec le soutien de plusieurs personnalités, une tribune intitulée « “Cachez cet ouvrier que je ne saurais voir”, nous dit leur démocratie », a été publiée par lemonde.fr et Mediapart. Elle dénonce le fait que « les deux candidatures anticapitalistes qui combattent [le système] soient systématiquement ignorées et réduites au silence, en particulier dans les médias : celles de Philippe Poutou pour le NPA et de Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière ». Elle rappelle que « Les signataires de cet appel divergent quant à leurs choix dans cette élection, mais pas sur leur attachement à la pluralité démocratique et à la possibilité pour un simple salarié d’y participer, et pas seulement comme électeur convoqué à échéances fixes pour éliminer les candidats qui le rebutent le plus. C’est pourquoi nous en appelons aux maires et à la presse pour que cesse cette ségrégation. Dans le cadre de règles imposées par les lois actuelles, donner sa signature ou accorder un temps de parole ne représente pas un soutien mais participe du débat démocratique élémentaire et nécessaire. »
Nous avons également mis en route une pétition démocratique, signée par plus de 2 000 personnes en trois jours, notamment des personnes qui ne soutiennent pas la candidature de Philippe mais estiment qu’elle est légitime. « Dans chacune de vos communes, des électeurs / électrices ont voté et veulent pouvoir voter pour lui. Nous ne partageons pas nécessairement ses idées mais nous pensons qu’il doit pouvoir participer au débat de la présidentielle de 2017. C’est pourquoi, en signant cette pétition, nous vous demandons de faire le geste démocratique d’accorder votre parrainage administratif à Philippe Poutou. » L’objectif est de rassembler plusieurs milliers de signataires afin de montrer aux maires que leur geste de parrainage peut être considéré comme banal, normal, car ils ne font que permettre à un candidat à se présenter devant les électeurs.
Mais soyons clairs : si cette campagne démocratique doit nous aider à montrer la légitimité de notre campagne et à desserrer la pression exercée par les grands partis sur les maires, les parrainages n’arriveront, pour leur très grande majorité, que si nous renforçons encore notre présence sur les routes, pour rencontrer les maires et leur demander leur précieux sésame...
L’équipe « parrainages » du NPA